Transition écologique : « Nous voulons créer un langage commun à tous les acteurs de la chaîne de valeur », Jean-Philippe Trin (FNTP)
Au lendemain de la création de l’école baptisée TP Demain, son président, Jean-Philippe Trin, revient dans Le Moniteur sur les ambitions de cet outil de transformation écologique des travaux publics.
Quelle place occupe TP Demain dans la stratégie de la fédération nationale des travaux publics ?
Une place centrale. La transformation écologique des infrastructures et de nos activités est indispensable à la réussite de la transition vers une société décarbonée. Pour être au rendez-vous des objectifs de neutralité carbone à l’horizon 2050, il faut s’inscrire dans une démarche structurée de diffusion des savoirs sur le temps long.
Or, nos entreprises sont au cœur de la chaîne de valeur de la construction. C’est donc en leur offrant un niveau homogène de connaissances en matière environnementale, couplé à une maîtrise d’outils partagés, qu’elles pourront répondre aux attentes, jusqu’alors partiellement insatisfaites, des différentes parties prenantes, maîtres d’ouvrage, ingénieristes et industriels.
C’est d’ailleurs un des objectifs de notre école que de s’ouvrir à ces différents acteurs, notamment pour qu’ils s’emparent de solutions telles que Seve qui permet un calcul de l’empreinte carbone des matériaux et des méthodes constructives sélectionnées. Notre ambition est simple : créer un langage et des outils communs à tous les acteurs de l’acte de construire.
Cette nouvelle offre de formation s’adresse-t-elle principalement aux entreprises de moyenne ou petite taille ?
Elle concerne tout le monde, sans distinction de taille d’entreprise ou de poste occupé au sein de ces entités. Bien sûr, les grands groupes sont en avance dans l’intégration de nouvelles solutions. Pour autant, ils connaissent les mêmes besoins que des entreprises de taille plus modeste en matière de diffusion et d’uniformisation des savoirs. Il faut bâtir un socle. Pour y parvenir, il ne faut pas se contenter de toucher les dirigeants des entreprises qui sont déjà très sensibilisés à ces enjeux. Notre objectif est de nous adresser à tous, qu’il s’agisse de conducteurs de travaux, de chefs de chantiers, des membres des bureaux d’études.
Sous quelle forme sont dispensés les savoirs ?
Les enseignements sont d’abord dispensés par le biais de modules digitaux, dans une double ambition de sensibiliser et d’approfondir les connaissances préexistantes des participants, mais ils le sont également en présentiel. Porté par nos fédérations régionales, cette seconde approche a vocation à valider les modules pour ensuite concevoir des parcours spécifiques en fonction des besoins identifiés. Nous ferons un bilan après une année pour évaluer et ajuster les vecteurs de formation.