Comment ça marche ?

Valosed : la recherche au service de la valorisation des sédiments de dragage

Publié le lundi 1 août 2022

Lors du Forum TP 2022, Lisa Monteiro et le projet ValoSed ont été récompensés dans la catégorie « Éclaireurs » pour leurs travaux menés à l’université de Bordeaux, portant sur la valorisation des sédiments de dragage des différents Ports de la Gironde pour créer des formulations bétons écologiques.

Cette année, les Trophées TP Innovation & Ecologie ont mis en exergue les travaux de recherche de Lisa Monteiro dans le cadre de sa thèse et de son doctorat à l’I2M Bordeaux – Institut de mécanique et d’ingénierie.

Le projet, baptisé ValoSed, a été initié en 2019 par Nadia Saiyouri, responsable du département Génie Civil Environnemental à l’Université de Bordeaux, le Grand Port Maritime de Bordeaux et la FNTP. Lisa Monteiro a rejoint ce projet en 2020, dans le cadre d’une thèse lancée par Nadia Saiyouri, visant la valorisation des sédiments de dragage dans les ports. « La demande en matériaux pour les travaux publics ou la construction est de plus en plus importante et risque de conduire à l’épuisement des ressources« , souligne Lisa Monteiro. « Promouvoir l’incorporation des matériaux issus de la gestion des sédiments dans les formulations bétons est une alternative très intéressante sur le plan environnemental. »

Promouvoir l’incorporation des matériaux issus de la gestion des sédiments dans les formulations bétons est une alternative très intéressante sur le plan environnemental 

Chaque année, 9 millions de m3 de sédiments sont dragués dans la Gironde, mais aussi dans le Bassin d’Arcachon, à Bayonne et à La Rochelle. A ce jour, ces matériaux sont soit rejetés en mer pour ceux extraits de la Gironde (un procédé qui risque d’être compromis par la Loi sur l’économie bleue en 2025), soit stockés sur le sol à Arcachon.

La géopolymérisation pour substituer le ciment

« Ces matériaux sont constitués en moyenne à 80% de vase et à 20% de sables. Pour produire un béton écologique et substituer le ciment, nous avons réussi – à partir de cette vase – à produire un liant par géopolymérisation. Nous avons rajouté du sable selon plusieurs pourcentages pour représenter les fractions granulométriques présentes dans l’estuaire. Les premiers essais ont validé cette hypothèse et cette solution qui, outre ses vertus environnementales, offre une résistance mécanique similaire voire supérieure aux liants traditionnels. » Un bilan carbone prévisionnel a permis de calculer un gain d’émission de CO2 de 20 % pour ces formulations béton sans ciment. Une analyse de cycle de vie plus en détail sera menée dans les semaines à venir.

« Dans nos recherches, nous ne devons pas perdre le lien entre la théorie et la pratique. Ce sujet est nouveau et demande du temps. Elles vont se poursuivre jusqu’en 2023. A nous de démontrer tous les champs du possible pour, ensuite, passer à l’étape du développement de ces solutions. Notre objectif est de faciliter le travail et les démarches des entreprises qui se saisissent de plus en plus de ce sujet de réduction de l’empreinte environnementale de leurs activités.« 

Deux applications sont d’ores et déjà planifiées à horizon 2023 pour :

  • Des coulis de comblement
  • Un béton compacté routier (BCR) pour des voies de vélos et, à terme, des voies poids lourds
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