Comment adapter nos infrastructures ?

Quel monde pour demain ?

Le monde tel que nous le connaissons va évoluer. Le climat évoluera, les épisodes caniculaires vont s’aggraver, la disponibilité de l’eau potable deviendra un enjeu, les épisodes orageux, les tempêtes et les crues seront plus fréquentes et plus violentes.

L’énergie va se raréfier et devenir plus précieuse. Les relations géopolitiques vont évoluer, rendant l’accès à certaines ressources primaires plus compliquées (le pétrole en premier lieu). L’énergie sera moins disponible qu’aujourd’hui, et son coût va augmenter.

Nous serons tous touchés, mais nous devons cibler nos actions pour être efficaces. En adaptant nos infrastructures et nos modes de vie, nous pourrons améliorer la qualité de vie des citoyens qui vont devoir vivre avec les conséquences inéluctables du changement climatique. Pour cela, il faudra diagnostiquer les vulnérabilités, évaluer les impacts potentiels et les capacités d’adaptation. Voici les moyens qui ont été jugés les plus efficaces dans le domaine des travaux publics.

Quels moyens d’action ?

Il y a différents moyens d’action. Certaines solutions se révèlent plus ou moins efficaces, financièrement ou matériellement parlant.

Il existe la stratégie des 3R + M : Réduction, Résilience, Restauration, Maintenance.

• Réduction : l’énergie devient rare, on peut agir sur les dépenses et sur les moyens de production.
• Résilience : les effets des changements climatiques vont s’amplifier, en particulier sur les ressources en eau et dans les aires urbaines.
• Restauration : restaurer les écosystèmes tout en renforçant leur efficacité fonctionnelle et énergétique.
• Maintenance : entretenir les ouvrages avec une régularité plus fine afin de limiter les coûts et l’impact environnemental.

Cette stratégie permet la mise en place de solutions.

Quelles sont les infrastructures de ces changements ?

Réduction : pour réduire les dépenses énergétiques, les solutions les plus efficaces se répartissent en couplant de nouveaux moyens de production d’énergie et des aménagements structurels.

• Production d’énergie :
  • Méthanisation : les stations de traitement des eaux usées peuvent être transformées pour produire du biogaz issu de la décomposition des déchets organiques.
  • Énergies renouvelables : ce sont des énergies inépuisables dont le poids dans la production énergétique est grandissant.
  • Éolien en mer : le potentiel énergétique de l’éolien en mer est très important, la France dispose d’un littoral très étendu.
• Aménagements structurels :
  • Éclairage public : il s’agit d’un poste important de dépense énergétique qu’il est aisé de moderniser.
  • Infrastructures de recharge : l’adoption de véhicules à faibles émissions nécessite l’installation d’infrastructures adaptées.
  • Pistes cyclables : l’usage du vélo est écologique et est conditionnée par la qualité des équipements en place
  • Intermodalités partagées : l’intermodalité permet de réduire l’empreinte carbone d’un déplacement, d’autant plus s’il utilise des moyens de transport partagés (type vélos partagés, etc.).
  • Transports en commun urbains : l’entretien, la modernisation et la création d’infrastructures de transport en commun permettent de garantir le confort d’utilisation en réduisant la consommation énergétique.
  • Transports ferroviaires : le transport de passagers et de marchandises par le chemin de fer reste le moyen de transport le plus efficace énergétiquement. Il faut le développer et moderniser les petites lignes.
  • Requalification urbaine : la population augmente, il faut repenser la façon dont les villes se développent et sont aménagées.

Résilience : pour réduire l’impact du changement, il faudra protéger nos ressources en eau potable et protéger les infrastructures des risques climatiques.

• Protection eau potable :
  • Réseaux d’eau : la ressource en eau se raréfie et les pertes avant même la distribution s’élèvent à 20 %. Il faut renouveler les réseaux existants.
  • Stations de retraitement : les eaux usées doivent être retraitées avant d’être rejetées dans le milieu naturel.
• Protection des infrastructures :
  • Protection du littoral : avec la fonte des glaciers et l’élévation du niveau de la mer, il faut prendre en compte le recul des côtes.
  • Lutte contre les inondations : les aléas météorologiques et les crues se sont intensifiées avec le changement climatique, il faut prévenir les inondations en aménageant les bassins versants, en surveillant et en aménageant des moyens de protection (bassins, digues, etc.).

Restauration : pour améliorer le cadre de vie, restaurer la biodiversité et préserver les écosystèmes.

• Réhabilitation des friches : entre 4 000 et 10 000 friches sont recensées en France, elles permettent de lutter contre l’artificialisation des sols, de réduire les risques sanitaires et de valoriser le territoire.
• Îlots de fraîcheur : en ville, la concentration des bâtiments peut augmenter la température ambiante de 10 °C. Aménager des espaces végétalisés permet de lutter contre ce phénomène.
• Renaturation des cours d’eau : pour permettre de retrouver une eau de bonne qualité, il faut restaurer la santé des 55 % des masses d’eau de surface qui sont en mauvais état écologique.

Maintenance : anticiper l’entretien pour limiter les coûts financiers et améliorer l’efficacité générale.

• Entretien des chaussées : bien gérer l’entretien des chaussées est à la fois un moyen d’optimiser les coûts de gestion et de réduire les émissions de gaz à effet de serre des véhicules qui l’utilisent.