Présenter une situation de travail implique de décrire le contexte du chantier et la nature de l’ouvrage. Cela inclut également la description de la situation de travail elle-même, les actions entreprises par la personne travaillant et une analyse approfondie de ce qui est observé.
Pourquoi l’analyse de la situation observée est-elle importante dans une présentation de situation de travail ?
Avant de présenter une situation de travail, il revient au formateur d’en faire une analyse complète, de façon à dresser la liste des sujets relatifs au chantier et reliés à la situation observée. Ceci permet de ne pas se limiter aux actions et aux gestes exécutés, mais d’identifier et de comprendre les raisons qui guident les choix et les méthodes utilisées.
L’analyse de la situation de travail permet de développer un esprit critique. Elle ajoute une dimension de réflexion et de compréhension de la situation observée, ce qui permettra au moment de la présentation, d’aider les apprenants à développer leur raisonnement professionnel.
Quels sont les points à relever pour analyser une situation de travail ?
Pour procéder à l’analyse d’une situation de travail de façon efficace et méthodique, il est suggéré point par point d’exécuter la liste suivante structurée en 2 volets :
Volet 1 : Situation générale
- Contexte du chantier : décrire la localisation géographique, les conditions particulières d’accès, les contraintes de voisinage, etc.
- Nature de l’ouvrage à construire : décrire le rôle et les fonctions de l’ouvrage, la nature des travaux (construction, réparation, maintenance, etc.)
- Contraintes : préciser les conditions météorologiques en particulier si elles ont un impact sur l’activité à réaliser, les contraintes d’espaces (accès limités, espaces réduits pour travailler, etc…), les dispositifs de protection de l’existant (ouvrages, points de référence, arbres, biodiversité, cours d’eau, etc.)
Volet 2 : Description de la situation de travail
- Équipements : Outils, matériels, matériaux nécessaires à la réalisation de la tâche.
- Collaborations : Description des interactions qui ont lieu entre les différents participants. Par exemple, conducteur d’engin, manœuvre, chef d’équipe etc… ,
- Responsabilités ; Définition du rôle de chaque individu impliqué dans la réalisation de la tâche.
- Mode opératoire : Détail des étapes qui composent la tâche à réaliser..
- Précautions : Avant, pendant, ou après la réalisation de la tâche il peut y avoir des précautions à prendre, comme arroser une piste pour éviter les nuages de poussière avant de lancer un atelier de terrassement, protéger un béton frais en cas de canicule pour éviter un retrait excessif, signaler une fouille ouverte après intervention si le remblaiement n’est pas immédiatement réalisé.
Comment décrire un mode opératoire ?
La description précise du mode opératoire est essentielle à l’analyse de la tâche. Ce travail d’explicitation est délicat car il oblige le formateur à mettre en mots chaque étape, en utilisant le vocabulaire exact du métier, pour décrire chaque geste réalisé, chaque outil employé, chaque matériau mis en œuvre.
Il est fréquent qu’à ce stade, formateurs comme apprenants soient mis en difficultés, car le travail d’explicitation de la tâche à l’aide d’un langage technique approprié n’est ni évident, ni automatique. De plus savoir “faire”, et savoir “dire ce que l’on fait” sont deux compétences qui ne s’acquièrent pas systématiquement ensemble.
Le formateur veillera donc, dans son analyse de la tâche et dans l’explicitation des différentes étapes :
- à ne rien considérer comme évident, et à tout expliciter.
- à utiliser des verbes précis qui correspondent à des actions concrètes comme : “terrasser, réaliser une fouille, mettre en œuvre, poser, brancher, réaliser un piquage…”
- à éviter les termes imprécis comme “ferraille”, “cailloux”, “faire” etc…
- Transmettre et imposer aux apprenants l’utilisation du vocabulaire technique professionnel, les aide à décrire des situations rencontrées, à exprimer clairement une idée et renforce globalement leurs capacités à communiquer avec les autres membres de l’équipe.
En les aidant, par la richesse du vocabulaire, à décrire avec précision les situations rencontrées, ils pourront limiter les erreurs de communication et participeront à l’efficacité du chantier.

Sur quoi doit porter l’analyse de la situation de travail
La phase d’observation de la situation de travail, et la phase d’explicitation étant réalisées, l’ensemble des aspects de la tâche considérée sont formulés dans un langage technique clair, rigoureux et précis. La phase d’analyse qui va impliquer le formateur et les apprenants peut alors commencer.
Mais que signifie “analyser une situation de travail” ? Et la consigne peut-elle être délivrée telle qu’elle à un apprenant, et en particulier de niveau CAP ?
Pour procéder à une analyse, quelle qu’elle soit, il faut disposer de 2 choses :
-
Un sujet d’analyse.
(Poser un linéaire rectiligne de bordures T2, réaliser l’implantation d’une plateforme, terrasser une fouille etc…), c’est à dire une situation de travail.
-
Un angle d’analyse.
(La prévention, l’efficacité du geste, le rendement, la propreté de l’espace de travail, la communication nécessaire à la réalisation de la tâche, etc…)
Sans ces deux dimensions, le sujet et l’angle, l’analyse est vouée à l’échec et les apprenants seront mis en difficulté.
La consigne donnée pourra être : “Analyser la tâche de pose de 10 ml de bordures T2, sous l’angle de l’optimisation des quantités de matériaux utilisés.”
Avec une consigne ainsi formulée, et comprenant un sujet et un angle, les apprenants savent exactement sur quel point observer la situation, et peuvent ainsi immédiatement mettre en marche leur réflexion.
Le formateur pourra dans un second temps, collecter les remarques des uns et des autres et compiler, arbitrer ou valoriser les analyses, et passer, sur le même sujet à un angle d’analyse suivant.
Les angles d’analyses à utiliser dans toutes les situations de travail, peuvent être :
- Le respect des consignes de prévention.
- Les risques directs associés à la réalisation de la tâche.
- L’impact de la préparation de la tâche sur la tâche elle-même.
- L’efficacité du mode opératoire
- L’impact de la tâche sur le bilan carbone du chantier.
- L’impact de la tâche du la gestion de l’eau du chantier.
- L’efficacité du mode opératoire.
- L’implication et la communication des personnes de l’équipe concernées.
- Etc…
Cette liste n’est pas exhaustive. Chaque formateur selon l’objectif pédagogique visé définira lui-même les angles d’analyse à proposer. Il pourra également à cet effet utiliser la méthode des 5M.
Et pour aller plus loin :
Retrouvez la playlist Accompagnement pédagogique sur tpdemain.com
©tp.demain 2023 MAJ le 22/10/2023