Démarches “déductive” et “inductive”

Qu’est-ce que la démarche déductive ?

Dans la démarche déductive, le formateur guide l’apprenant à travers les notions à acquérir en proposant un plan structuré à travers lequel il présente, dans cet ordre :

• les notions générales, les grands principes, les théories ;
• les situations courantes rencontrées ;
• les exemples d’applications ;
• une ouverture vers les sujets connexes.

Du point de vue du formateur, la démarche déductive est efficace, structurante, et centrée sur ses propres paroles. Elle rassure le formateur en lui permettant de garder la maîtrise du déroulé de la séance. Elle convient lorsqu’il y a peu de temps ou un cadre contraint. Cependant, elle exige de l’apprenant un double effort important :

• maintenir une concentration constante tout au long de l’exposition pour garder le fil des explications ;
• revenir seul, chez lui, sur le sujet pour fournir le travail réflexif d’appropriation, de compréhension détaillée et de mémorisation.

De ce fait, en adoptant la méthode déductive, nous favorisons les apprenants méthodiques, engagés et de bon niveau, au détriment de ceux qui ont des difficultés d’apprentissage ou qui ont besoin que les notions soient incarnées dans des situations concrètes.

Cette méthode est donc à utiliser avec prudence selon la configuration du groupe. Elle ne doit pas être poursuivie si le formateur sent qu’il a “perdu” son groupe, ou qu’il a le sentiment de “parler dans le vide”.

Qu’est-ce que la démarche inductive ?

La démarche inductive n’est pas axée sur la formalisation et la présentation du formateur, mais sur l’exploitation de l’expérience de l’apprenant.

La démarche inductive met directement les apprenants en situation pratique et concrète, là où la méthode déductive sollicite essentiellement leurs capacités d’écoute.

Elle immerge les apprenants dans la tâche à réaliser, le problème à résoudre, et implique immédiatement leur réflexion, et leurs capacités d’observation et d’analyse.

L’approche inductive est d’autant plus puissante qu’elle est efficacement guidée par le formateur. Elle ne donne pas aux apprenants l’opportunité de rester passifs et “à côté” de ce qui se passe en séance.

De ce point de vue, cette approche implique tout le groupe, crée de la cohésion, favorise les échanges entre pairs et facilite la compréhension et l’appropriation de la notion.

Par contre, si elle favorise une appropriation par un plus grand nombre, cette méthode est davantage chronophage, car c’est le groupe, et la vitesse avec laquelle collectivement tous comprennent, qui rythme le déroulé. Le formateur devra donc veiller à éviter les débordements de temps.

Cette approche exige aussi que le formateur ait une certaine expérience dans la guidance du groupe et une très solide maîtrise des sujets traités. En effet, face à un grand nombre de questions des apprenants, le formateur devra fournir des réponses pour aider les apprenants à progresser dans leur compréhension et structuration du sujet.

Passé la phase d’observation et d’analyse, le formateur reprendra la main pour, en s’appuyant sur les éléments produits par le groupe, conceptualiser la notion et en dégager les règles et les concepts.

Comment ces deux approches pédagogiques se complètent-elles ?

Nous devons combiner les approches “déductive” et “inductive” de manière complémentaire en fonction des sujets à traiter.

La démarche déductive fournit une structure et une base solide pour organiser les connaissances, tandis que la démarche inductive encourage les apprenants à développer sens de l’observation, esprit d’analyse et capacité de synthèse.

Et pour aller plus loin :

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