Généralités sur les logiciels de modélisation utilisés dans le BIM

Que désigne le terme de « modélisation ?

Contrairement au dessin qui se limite à la reproduction géométrique d’un ouvrage, le terme de « modélisation » renvoie au fait de renseigner chaque élément constitutif de la maquette numérique avec des informations techniques additionnelles autres que géométriques, telles que (couleur, matériau, référence produit, empreinte carbone, etc.).

Chaque élément constitutif de la maquette est qualifié et renseigné au préalable au sein de la bibliothèque du logiciel de modélisation. C’est l’assemblage de ces objets déjà qualifiés, qui constitue la modélisation de l’ouvrage pour le caractériser in fine, dans son ensemble.

Quelles fonctions permettent les logiciels de modélisation ?

Les logiciels de modélisation ont pour rôle de constituer des bibliothèques de familles d’objets qualifiés ou à qualifier à l’avancement du chantier ; puis à produire des maquettes d’ouvrage par assemblage de ces objets, communément appelés « éléments ».

Un logiciel de modélisation se doit d’être compatible avec les règles internationales définissant les familles d’objet constitutives des IFC de chaque type d’ouvrage (IFC tunnel, IFC route, IFC pont). Aussi tous les logiciels susceptibles de modéliser un ouvrage de type « Pont » doivent proposer une organisation des familles d’objets selon la norme IFC en vigueur : IFC Poteau, IFC Cable, IFC tablier, IFC éclairage, etc.

Les caractéristiques techniques des différentes familles d’objet, à l’exception de leurs dimensions, sont appelées « Attributs ». Ces attributs sont des valeurs alphanumériques (densité, couleur, matériau, référence, prix unitaire, empreinte carbone unitaire, etc.) qui, rassemblées dans un même fichier informatique, vont former une base de données. Les attributs sous la forme de valeurs numériques, sont utilisés pour réaliser des calculs et simulations tels que : métrés, coûts, calculs de résistance mécanique, de perméabilité, d’émissions de produits spécifiques, etc.

Cette base de données évolue au cours du projet. Elle s’enrichit des contributions et des précisions apportées par chaque acteur, y compris, au-delà de l’entreprise de TP,  par les fournisseurs de matériaux ou de matériels.

Les attributs des éléments constitutifs de la maquette numérique vont être précisés et mis à jour à chaque étape du projet : études, réalisation, maintenance.

Le niveau d’enrichissement progressif des détails des éléments est défini par le LOI, (Level Of Information) ou Niveau d’Informations. Celui-ci est défini en amont dans le Cahier des charges BIM, afin que la maquette numérique de l’ouvrage ne soit pas submergée d’informations inutiles.

Les niveaux de détails géométriques d’un ouvrage sont également définis au préalable dans le CDC BIM, et constituent le LOD (level of détails). Ce niveau de précision géométrique est également progressivement enrichi lors de la réalisation de l’ouvrage.

Quel est l’intérêt des maquettes numériques pour les clients entreprises de TP ?

Les représentations graphiques des ouvrages, permises par les maquettes numériques, deviennent un support commercial intéressant pour présenter les projets à des maîtres d’ouvrages publics, des financeurs, des élus. Elle permet aux maîtres d’ouvrages de se projeter et de vivre l’expérience du projet avant même sa construction.

La visite virtuelle effectuée au moyen de la maquette numérique donne corps aux idées, elle matérialise des planches de dessins, des solutions techniques, etc.

Certaines maîtrises d’ouvrages demandent des projets modélisés sans aucune couleur ou texture, c’est ce que l’on appelle une maquette blanche, afin de permettre une analyse objective des solutions proposées. Le jury peut alors faire son choix en considérant uniquement les éléments architecturaux et techniques.

La maquette texturée est davantage destinée à une communication auprès du grand public.