Les enrobés sont des matériaux indispensables aux infrastructures routières, composés de granulats et de bitume. Produits localement dans plus de 460 usines en France, ils existent en plusieurs types selon leur température de fabrication.
Dans les TP, ils sont utilisés principalement pour les couches de surface et d’assise des chaussées. Ils assurent adhérence, confort et durabilité, tout en s’adaptant aux contraintes du trafic.
La production d’enrobés génère entre 40 et 50 kg de CO₂ par tonne, principalement lors de la fabrication, du transport des matières premières et de la mise en œuvre. Pour réduire cette empreinte, plusieurs leviers sont déployés : abaissement des températures, usage accru de matériaux recyclés et biosourcés, optimisation du transport et modernisation des équipements. Cette transition est soutenue par un cadre réglementaire et financier encourageant l’innovation, le recyclage et l’éco-conception.
1. De la matière première au matériau
Extraction des matières premières
a) Matières premières & processus d’extraction
Un enrobé est un mélange composé de gravillons, de sable, de fines/fillers, de liant et parfois d’additif, majoritairement utilisé pour la construction des infrastructures routières. La phase granulaire (filler, sable et gravillons) représente environ 95% en masse de l’enrobé.
b) Lieu d’extraction
Les granulats et sables sont pour la plupart issus de l’une des 2000 carrières qui maillent le territoire français. 32 Mt sont utilisées dans la production d’enrobés.
Le liant hydrocarboné, utilisé pour lier sable et granulat est le bitume, issus de la distillation du pétrole. 5 raffineries françaises produisent 2,25 Mt de bitume par an.
Transformation des matières premières
a) Processus de transformation
Il existe plusieurs familles d’enrobés dont le process de fabrication nécessite le recours à des températures plus ou moins élevées :
- Les enrobés fabriqués « à chaud » en usine (environ 160-180°C).
- Les enrobés fabriqués « à température abaissée » en usine (inférieur ou égal à 150°). I
- Les enrobés à l’émulsion fabriqués en usine à température ambiante.
Le process de production des enrobés à froid diffère de ceux à chaud ou tiède par l’absence d’une étape de séchage et de réchauffage des granulats au moyen d’un brûleur.
b) Principaux lieux de transformation
468 usines d’enrobés produisent annuellement 32,4 Millions de tonnes d’enrobés produits en France.
c) Transport des enrobés
Les enrobés sont transportés sur des distances relativement courtes (généralement inférieures à 50 km) afin de limiter toute variation de températures dû à la durée de transport pour les enrobés à chaud et tièdes et ou le phénomène de rupture de l’émulsion possible pour les enrobés à froid.
Leur mise en œuvre est effectuée principalement à l’aide de :
- finisseurs pour appliquer les enrobés en une couche précompactée uniforme de quelques centimètres d’épaisseur (en fonction de la nature de l’enrobé et du type de chaussée) et de plusieurs mètres de largeur ;
- suivis de compacteurs pour réduire la teneur en vide et obtenir les compacités souhaitées
Disponibilité du matériau
Utilisation des enrobés dans les Travaux Publics
a) Usages des enrobés dans les Travaux Publics
Les enrobés sont utilisés dans les couches supérieures des structures de chaussée en couches d’assise et de roulement. L’épaisseur des couches d’enrobé varie en fonction des contraintes extérieures, notamment le trafic. Les couches de surface sont en enrobé et permettent d’apporter de l’adhérence et du confort.
2. Impact environnemental du matériau
L’empreinte carbone d’un enrobé fabriqué dans une usine d’enrobés à chaud représentative du parc industriel français représente en moyenne entre 40 et 50 kgCO2eq par tonne d’enrobé.
Leviers de décarbonation de la production d’enrobés
a) Les leviers de décarbonation
Plusieurs leviers, ont été identifiés par Routes de France dans sa feuille de route de l’industrie routière pour réduire l’empreinte carbone des enrobés. Ils reposent sur les principes de :
- réduction de la consommation d’énergie : abaissement des températures, réduction des distances de transport
- réduction de la consommation des ressources non renouvelables : recyclage et utilisation des matières renouvelables
b) Potentiel de décarbonation
Contexte favorable au développement des leviers de décarbonation
Rédacteurs : Fédération nationale des Travaux Publics / Direction Transition Ecologique / Direction Technique et Recherche / Direction des Affaires Economiques / Routes de France. Photographie 1 : Philippe Pichard/EGLEFOR