- L’imperméabilisation des sols a de nombreuses conséquences locales qui perturbent le cycle de l’eau : difficulté liées aux recharges des nappes phréatiques, diminution des capacités d’évapotranspiration, augmentation des pollutions dans les grands réservoirs d’eau, …
Le cycle de l’eau est un processus qui comprend différentes étapes et notamment une phase d’infiltration des eaux dans le sol. Regardons comment l’imperméabilisation de ces surfaces engendre des perturbations dans l’équilibre du cycle de l’eau.
Impact de l’imperméabilisation des sols
La diminution des surfaces perméables implique une diminution du volume des réservoirs ressources et une diminution des zones végétalisées. En effet, les volumes libres du sol constituent des espaces de stockage naturels qui ne peuvent plus être exploités si les surfaces superficielles sont imperméabilisées. Ainsi les eaux ne pouvant plus transiter par les réservoirs ressources sont contraintes de ruisseler sur les surfaces imperméables ayant pour conséquence :
- une augmentation des quantités d’eau ruisselant sur le sol
- des vitesses d’écoulement des eaux pluviales augmentées.
Leur arrivée au point bas du bassin versant est plus rapide et les quantités arrivant à ce point sont plus importantes du fait de l’impossibilité d’utiliser les réservoirs naturels. Les zones ainsi privées d’infiltration naturelle sont plus sensibles aux érosions de terrain et aux inondations.
Bien que les sous-sols situés sous les surfaces imperméabilisées ou non soient reliés entre eux, les grands espaces imperméabilisés souffrent d’un dessèchement global des sous-sols liés à l’absence d’arrivée d’eau. Les structures des sols en place peuvent alors subir des modifications telles que la rétractation des substrats liée à cette absence d’humidité. Cette rétractation peut modifier sa densité et donc ses capacités intrinsèques étudiées lors des études préalables aux constructions.
Par ailleurs, les travaux de terrassement réalisés pour la création d’une route, d’un parking ou bâtiment peuvent impacter les cheminements naturels temporaires ou permanents empruntés par l’eau. En effet, en terrassant pour réaliser des fondations de chaussée ou de bâtiment, il est possible qu’un cheminement naturel de l’eau soit endommagé et que l’eau recherche alors un nouveau cheminement pour trouver son exutoire. Ces modifications peuvent entraîner l’apparition de résurgences ou des modifications de la structure des terrains du sous-sol.
Ces modifications d’équilibre des sous-sols peuvent également entraîner des désordres sur les constructions réalisées. Des désordres tels que des fissures, des difficultés de fonctionnement des menuiseries extérieures, des modifications de niveau des sols et aménagements connexes peuvent apparaître prouvant que les ouvrages subissent des contraintes provenant du sol.
Les modifications du cheminement naturel de l’eau que ce soit par l’imperméabilisation de surface ou par les terrassements impactent directement les nappes phréatiques. En effet, le rechargement des nappes phréatiques est réalisé notamment par l’apport d’eau infiltré dans les sols. En supprimant les possibilités d’infiltration et en modifiant les chemins d’accès aux nappes, ces dernières ont des difficultés accrues pour se recharger et assurer leurs fonctions de réservoir.
Impacts de l’imperméabilisation sur le cycle de l’eau
Comme évoqué précédemment, l’imperméabilisation des sols augmente le ruissellement et la vitesse d’écoulement des eaux pluviales et génère des inondations dans les vallées . Cette augmentation de vitesse impacte le cycle de l’eau en réduisant sa durée
De même, plus les surfaces imperméabilisées sont importantes, moins il y a de surfaces d’infiltration, plus les nappes phréatiques ont des difficultés à se recharger.
L’imperméabilisation du sol est souvent synonyme de diminution des espaces végétalisés. Ainsi sans végétaux, l’évapotranspiration via les végétaux ne peut plus s’effectuer. Le cycle de l’eau est alors amputée d’une partie de son processus.
Au-delà du raccourcissement de la durée du cycle de l’eau, la quantité des polluants transportés augmente de manière considérable. En effet, en s’infiltrant dans les sols, les eaux pluviales sont épurées au fur et à mesure de leur trajet sous terre. En cas de ruissellement, cette fonction est alors simplement supprimée. Une part importante de polluant peut alors s’introduire dans le cycle de l’eau et se retrouver dans les principaux réservoirs d’eau tels que les mers et les océans.

Impacts de l’imperméabilisation sur le cycle de l eau
Conclusion
L’activité humaine tend à imperméabiliser de nombreux espaces. Les bâtiments, les infrastructures de communications, les aménagements publics et même les ouvrages ayant un objectif de protection du milieu naturel impliquent la création d’espaces imperméables.
Cette imperméabilisation impacte directement le cycle de l’eau au niveau de sa durée, de son fonctionnement et en terme de dégradation de qualité des eaux contenues dans les différentes masses d’eau.
Sources :
- https://www.noaa.gov/education/resource-collections/freshwater/watersheds-flooding-and-pollution
- https://www.turbeau.eau-seine-normandie.fr/wp-content/uploads/2024/01/synthese-guide-erc-impermeabilisation-des-sols.pdf
- https://www.urbanistesdesterritoires.com/wp-content/uploads/2020/02/sol-impermeabilisation.pdf
- https://www.eau-seine-normandie.fr/domaines-d-action/sdage
- Notice l’outil faveur – CEREMA
Image(s) :