- Les travaux publics peuvent avoir des impacts importants sur l’environnement, affectant les sols, les eaux et la biodiversité.
- Ils peuvent causer l’érosion, la dégradation et la pollution des sols, notamment par les rejets de carburant et de matériaux de construction.
- Ces activités sont également susceptibles de polluer les milieux aquatiques et de perturber les écosystèmes en modifiant les régimes des cours d’eau et en introduisant des substances toxiques.
- Enfin, certains travaux fragmentent les habitats naturels, menaçant la biodiversité locale et augmentant les risques d’invasion d’espèces exotiques.
Les travaux publics (TP), bien qu’essentiels pour le développement et l’amélioration des infrastructures, peuvent avoir des impacts significatifs sur le milieu naturel. Ces impacts se manifestent à travers l’altération (compactage, érosion) des sols, les rejets de polluants, les effets directs et indirects sur les milieux aquatiques et la biodiversité. Cette fiche vise à apprécier ces impacts afin de mieux comprendre les enjeux environnementaux liés aux TP.
Impact sur les sols
Les travaux publics affectent les sols de plusieurs manières.
Premièrement, le passage des engins modifie la structure du sol (tassement, remontée des fines, érosion). Les travaux de construction nécessitent souvent le déboisement, ce qui augmente l’érosion et le ruissellement en l’absence de couvert végétal. De plus, le passage de machines lourdes compacte les sols, réduisant leur porosité et leur perméabilité ainsi que leur capacité à infiltrer et retenir l’eau. En conséquence, la perte de fertilité des sols peut survenir, car la couche arable, riche en nutriments, est souvent enlevée ou dégradée.
Deuxièmement, les sols sont susceptibles d’être pollués par les rejets de carburant, d’huile et de produits chimiques utilisés sur les chantiers. Les résidus de matériaux de construction, tels que le béton, l’asphalte et les métaux lourds, peuvent également s’infiltrer dans les sols, causant une contamination à long terme. Cependant, des mesures de gestion des risques et de prévention de la pollution peuvent être mises en place pour minimiser ces effets.
Rejets et pollutions
Les travaux publics génèrent divers rejets atmosphériques et aquatiques. Les engins de chantier et les processus de construction émettent des gaz à effet de serre (GES) et créent des poussières et des particules fines, affectant la qualité de l’air et la santé humaine.
Les eaux de ruissellement, elles, lessivent les sols et emportent potentiellement avec elles des polluants de chantier vers les cours d’eau et les espaces naturels environnants. Par ailleurs, les eaux usées provenant des chantiers peuvent contenir des substances chimiques et des sédiments qui polluent les milieux aquatiques si elles ne sont pas traitées ou récupérées. Des systèmes de gestion des eaux et de traitement des polluants peuvent atténuer ces impacts.

Impact direct sur le milieu aquatique
Les travaux publics peuvent perturber directement les écosystèmes aquatiques. La construction de barrages, de routes et d’autres infrastructures modifie le fonctionnement des cours d’eau à de multiples niveaux. Elle entraîne des perturbations hydrologiques (modification de la pente ou du débit du cours d’eau par exemple) mais également géomorphologiques (transport des sédiments, connexion avec les milieux aquatiques annexes) et biologiques (altération et destruction d’habitats). De manière générale, les TP présentent de forts impacts sur la continuité écologique des milieux aquatiques, systèmes complexes associant lit mineur, lit majeur, annexes hydrauliques et zones humides.
De plus, les travaux de construction augmentent l’érosion des sols, ce qui entraîne une sédimentation excessive dans les rivières et les lacs.
La pollution des eaux due aux travaux publics est également observée. Les produits chimiques utilisés pour les travaux publics peuvent se retrouver dans les eaux de surface et souterraines, affectant la faune et la flore aquatiques.

Impact sur la biodiversité
Les travaux publics peuvent entraîner la destruction d’habitats naturels, menaçant ainsi les espèces locales et plus globalement le bon fonctionnement des écosystèmes. La construction d’infrastructures conduit à la destruction directe des habitats, tandis que les routes et autres infrastructures fragmentent les habitats restants. Cette fragmentation isole les populations animales et végétales, réduisant leur diversité génétique et leur capacité à survivre. Toutefois, des mesures d’atténuation, telles que la création de corridors écologiques et la restauration d’habitats, peuvent aider à préserver la biodiversité.
La faune et la flore sont également perturbées par les activités de chantier. Les bruits et les lumières des chantiers affectent les comportements naturels de la faune, notamment les oiseaux et les mammifères nocturnes. De plus, les travaux de construction peuvent introduire des espèces envahissantes qui menacent les espèces locales et l’équilibre des écosystèmes.

L’impact des chantier sur le milieu naturel
Conclusion
Les travaux publics ont des impacts significatifs sur le milieu naturel, touchant les sols, les eaux et la biodiversité. Il est crucial de prendre en compte ces impacts pour adopter des pratiques plus durables et minimiser les dégâts environnementaux. Une meilleure gestion des projets de travaux publics, intégrant des pratiques et des technologies respectueuses de l’environnement, peut contribuer à la préservation de l’environnement tout en permettant le développement des infrastructures nécessaires.
Sources :
- Rapport du Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable (CGEDD) – Les enjeux environnementaux des infrastructures
- Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) – Guide pratique : Intégrer la dimension environnementale dans les projets de construction
- Ministère de la Transition écologique et solidaire – Les impacts environnementaux des travaux publics
- Office Français de la Biodiversité (OFB)
- IRH ingénieur conseil, Etude PME-PMI, définition des secteurs d’activités polluants, appuyés par des diagnostics d’entreprises, sur les territoires de Chambéry Métropole et de la CALB – Fiche activité BTP, gros-oeuvre, centrale à béton
- Mc Donald D., de Billy V. & Georges N., 2018. Bonnes pratiques environnementales. Cas de la protection des milieux aquatiques en phase chantier : anticipation des risques, gestion des sédiments et autres sources potentielles de pollutions des eaux. Collection Guides et protocoles.
- Agence française de la biodiversité. 148 pages.
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