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Voirie

La pose des bordures

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A RETENIR

Comment réaliser les fondations de pose de bordures ?

Les fondations (la semelle) doivent reposer sur une assise solide et stable. Pour cela, le fond de fouille doit être soigneusement compactée, et avoir une tolérance de profondeur de \(\pm\) 2 cm par rapport à la cote du plan d’exécution.

Les fondations doivent être réalisées à l’aide d’un ciment type C16/20 correspondant à la norme NF EN 206-1 sur une épaisseur d’au moins 10 cm. L’épaisseur de la fondation doit tenir compte de la portance du sol et de la possibilité de franchissement de la bordure par un véhicule lourd type poids lourd ou engin de chantier.
La largeur des fondations doit être égale à la largeur de la bordure et du caniveau associées, à laquelle on ajoute un débord d’au moins 10 cm de part et d’autre des éléments posés.

 

En cas de besoin, ou de contraintes mécaniques particulières (franchissement fréquent par des véhicules lourds), on peut utiliser un ferraillage pour réaliser une semelle armée.

Comment poser les bordures ?

La pose des bordures peut s’effectuer :

  • manuellement, à deux opérateurs à l’aide d’une pince à bordures
  • mécaniquement, à l’aide d’un pose bordures à pince ou à air
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Les bordures se posent soit :

  • sur lit de béton frais, exception faite des bordures non franchissables qui sont posées sur un lit de mortier durci
  • sur fondation de béton (armé), à l’aide d’un mortier d’épaisseur supérieure à 3 cm dosé à 250 kg de ciment par m3

La pose des bordures peut se réaliser à joints « pleins » ou « vides ».

Quel type de calage doit-on adopter ?

Le calage des bordures consiste à réaliser à l’arrière de celles-ci une butée en béton en utilisant le même béton que celui employé pour la réalisation de la semelle. Ce calage est indispensable pour assurer une bonne tenue de l’alignement des bordures dans le temps. À défaut de calage, et sous l’effet des efforts mécaniques des véhicules, les bordures peuvent être déplacées ou renversées.

Le calage des bordures peut s’effectuer de deux façons :

  • en solin continu, par confection d’un adossement sur une hauteur au moins égale à la moitié de la hauteur de la bordure

 

  • par plots en épaulement au niveau de chaque joint sur une hauteur au moins égale à la moitié de la hauteur de la bordure

 

Comment réaliser les joints entre bordures ?

Les joints ont pour fonction principale d’autoriser la dilatation du linéaire de bordures posées sous l’effet des variations de température.

Dans le cas de joints pleins. Il est laissé, entre chaque bordure, un espace vertical d’un centimètre, qui est comblé manuellement à l’aide d’un mortier de ciment ou d’un matériau de type élastoplastique. On veille à laisser un joint vide tous les 10 mètres pour assurer la dilatation des matériaux. Le mortier de ciment utilisé est alors dosé à 200 kg de ciment par m3, sans excéder 250 kg/m3.

 

Dans le cas d’une pose à joints vides, il est nécessaire de conserver un espacement minimum entre les bordures de 3 à 5 millimètres pour éviter les désordres dus à la dilatation. Ce type de pose est souvent préconisé pour des raisons esthétiques. Il permet d’éviter le noircissement des joints, et leur éclatement sous l’effet du gel.
Le béton possède une dilatation linéaire d’environ 10 μm/m/°C, ce qui signifie que lorsque la température extérieure s’élève de 1 °C, une bordure d’un mètre s’allonge d’un millième de millimètre. Cela peut sembler négligeable, mais le cumul des dilatations sur de grandes longueurs, et de fortes températures, peut avoir un effet visible.
Par exemple, un linéaire de bordures de 100 m de long, exposé à une température de 30 °C, va subir un allongement d’environ 3 cm.
La création de joints de dilatation va permettre d’absorber cet allongement afin d’éviter l’épaufrure des arêtes d’extrémité des bordures.
NF EN 1340 et NF P 98-340/CN : Éléments pour bordures de trottoir en béton – Prescriptions et méthodes d’essai
©TP Demain 2020 (Illustrations 1, 4 et 5 : Claire Pinto Real/EGLEFOR ; photographies 2, 3 et 6 : Philippe Pichard/EGLEFOR)
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