La posture du formateur

Qu’est-ce que la posture du formateur ?

On entend par posture la manière d’interagir avec les apprenants. La posture est synonyme de façon d’être, d’attitude. Elle se traduit dans :

• le ton employé, le niveau de langage, la profondeur de la voix ;
• les gestes, l’alignement du corps, la façon de s’asseoir ;
• la façon de regarder un apprenant, ou de balayer la classe ;
• la façon de se vêtir, les détails physiques (bijoux, tatouages, signes distinctifs) ;
• et surtout la façon d’entrer en contact social avec les apprenants.

La posture du formateur évolue tout au long de la construction de sa relation avec le groupe.

Attention, toute personne n’a qu’une seule fois l’occasion de faire bonne impression : le premier jour, à la première minute. Les premières séances de formation sont donc essentielles pour installer une posture appropriée et ne pas se perdre.

Tout se déroule en 3 phases avec l’arrivée d’un nouveau groupe, sa prise en main par le formateur et l’affirmation de la posture de ce dernier.

Phase 1 : Observation

Le groupe observe le formateur et tente de savoir à qui il a affaire. Le formateur adopte une posture choisie et le groupe ne réagit pas, ou peu. C’est l’étape où le formateur a entièrement la main pour affirmer sa posture et montrer quelle sorte de “guide” il est ou désire être. C’est à ce moment précis que les règles doivent être posées ou construites, avant que le groupe ne soit constitué.

Phase 2 : confrontation

Le groupe se forge une première idée (fausse ou incomplète) du formateur, et dans certains cas, va tester ses limites et les règles posées. Ce moment est important, car c’est là que le formateur va devoir affirmer son rôle : être garant du cadre et du respect des règles. Mais attention, l’affirmation doit se produire dans une posture de puissance calme et maîtrisée, et non dans la démonstration de force ou d’émotion. Il n’est à ce stade ni le parent qui sanctionne, ni le copain qui permet. Il est celui qui rappelle les règles idéalement établies en phase 1.

Phase 3 : stabilisation

Le groupe comprend que certaines choses sont possibles et d’autres interdites. Il va devoir évoluer et se constituer à l’intérieur de ce cadre. Durant cette phase, le formateur veillera à conserver une posture stable et facilement identifiable par les apprenants. Lorsque qu’il sentira que la phase de stabilisation est terminée, le formateur pourra expérimenter d’autres postures, qui seront perçues par les apprenants comme des variations ou des facettes de la posture initiale.

Quels sont les éléments clés d’une posture efficace ?

La notion de posture est complexe et se construit autour de trois grands axes :

• L’expertise : plus le formateur maîtrise le sujet à enseigner, plus il sera sûr de lui et pourra déployer une autorité de compétences naturelle.
• Les capacités pédagogiques : capacités de préparation, d’écoute, d’animation, de communication, d’empathie, d’adaptation.
• Les capacités sociales : c’est-à-dire n’être ni le père, ni le camarade, mais trouver une certaine distance émotionnelle pour n’être, face à certaines réactions, ni touché, ni agressé, et manifester une bienveillance humaniste pour apporter à chacun, et de manière équitable, la parole dont il a besoin pour reprendre confiance, oser s’exprimer, se dépasser… grandir.

Quels sont les impacts d’une posture appropriée ?

Une posture maîtrisée est un outil puissant pour fédérer et conduire un groupe d’apprenants vers les progrès. Une posture appropriée permet :

• De susciter l’intérêt et d’améliorer l’engagement des apprenants.
• Éduquer par l’exemple au respect des règles, et à la vie en groupe.
• De faciliter la compréhension.
• De développer la confiance en soi.

Et au-delà, sur le long terme, une bonne posture permet au formateur de construire sa réputation dans un établissement, et de bénéficier d’un travail de préparation du groupe fait par le mécanisme de bouche à oreille.

On a tous connu l’enseignant qui, dès le premier jour, se faisait chahuter, celui qui semait la terreur dans sa classe, et celui qui sans lever le ton parvenait à captiver son auditoire. Lorsque la posture est adaptée, les séances se déroulent de façon fluide, dans une bonne énergie. Lorsque la posture n’est pas en place, le moindre avancement demande une énergie considérable, et les effets ne sont pas au rendez-vous.

Et pour aller plus loin :

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