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Transition écologique

La protection du littoral

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A RETENIR
  • Le littoral marin s’érode naturellement.
  • Les activités humaines aggravent cette érosion : le changement climatique cause la montée du niveau de la mer et nous concentrons nos populations, villes et équipements industriels près des côtes. Cela met en danger les territoires.

Qu’est-ce que l’érosion côtière ?

L’érosion côtière est un phénomène naturel. Sous l’effet combiné du vent, des vagues et des courants, le « trait de côte » recule dans les terres. De nombreux facteurs sont en cause, notamment la nature de la côte elle-même (roche, plages de sable…).

En France métropolitaine, un quart des côtes sont concernées. Les principales raisons sont les suivantes :

  • l’épuisement du stock sédimentaire : depuis la fin de la dernière période glaciaire, il y a 12 000 ans, moins de sédiments arrivent des montagnes vers la mer, car les glaciers et les neiges ont déjà fondu ;
  • l’élévation du niveau de la mer : l’augmentation de la température moyenne cause la fonte des glaciers et de la banquise, ce qui élève le niveau de la mer ;
  • les tempêtes, les houles et le vent : ce sont des phénomènes naturels du changement, mais ils deviennent plus violents avec le changement climatique ;
  • le transport de sédiments par les courants, les houles et le vent : les sables et sédiments divers déplacent naturellement les sédiments ;
  • les activités humaines : les barrages, l’extraction de matériaux, l’arasement de dunes, les ouvrages de protection modifient les apports de sédiments et participent au recul du trait de côte.

Depuis 50 ans, environ 30 km² de terre ont disparu dans les secteurs en recul. Dans les secteurs les plus touchés, cela représente techniquement plus de 50 cm de terre perdue par an pour 270 km de côtes environ.

Trait de côte
Cela désigne la ligne qui marque la limite jusqu’à laquelle peuvent parvenir les eaux marines. Le trait de côte représente symboliquement la limite entre la terre et la mer. Il correspond donc à la limite la plus extrême que puissent atteindre les plus hautes eaux par temps calme. C’est la limite de la mer.

 

Quelles sont les conséquences de cette érosion ?

Les conséquences du recul du trait de côte sont très variables et touchent principalement deux grands groupes.

Les écosystèmes
Les écosystèmes naturels voient leur milieu changer, pourtant, ils jouent un rôle contre le changement climatique et protègent le milieu contre les risques naturels. Par exemple, le nettoyage des plages supprime les laisses de mer (dépôts laissés par la mer), mais ces dépôts servaient de nourriture à un écosystème d’organismes vivant dans le sable. Ce qui entraîne leur disparition.
Or, ces organismes stabilisent la plage, leur disparition favorise et aggrave donc l’érosion naturelle. Ce phénomène est d’autant plus grave que ces écosystèmes piègent une partie du dioxyde de carbone. De plus, le littoral est un milieu qui possède une biodiversité très riche, ce qui le rend attractif.
L’étang du Vaccarès par exemple a mis en place de nombreux équipements pour redynamiser son écosystème particulier, le rendant plus attractif pour la biodiversité, mais aussi d’un point de vue économique pour le tourisme.

La population
En plus de la population qui vit des écosystèmes (tourisme, pêche…), toute la population est touchée par l’érosion littorale. En effet, la côte est environ 2,5 fois plus peuplée que le reste du territoire. On estime ainsi qu’entre 5 000 et 50 000 logements seront directement touchés par ce recul d’ici 50 à 70 ans. Cela peut représenter des dizaines de milliers de personnes touchées.

Depuis 2012, le gouvernement a mis en place une stratégie de gestion du trait de côte afin d’anticiper l’évolution de ce phénomène et de s’y adapter au mieux. Cette stratégie vise à améliorer nos connaissances sur le sujet et à décider des aménagements à mettre en œuvre tout en veillant à la préservation des écosystèmes.

Laisse de mer
La laisse de mer est l’accumulation par la mer de débris naturels, ou d’origine anthropique, drossés à la limite supérieure du flot au gré des vagues, de la houle ou des tempêtes.
Sédiments marins
Tous les matériaux amenés à la mer par les fleuves, les glaciers, le vent, ou détachés des falaises, sont repris par les vagues aidées par la marée et les courants. Le transport et le dépôt de ces particules transportées par l’eau dépendent de leur taille et de la vitesse du courant.
Tous les sédiments ne réagissent pas de la même manière, et les constructions humaines comme les barrières naturelles créent un profil particulier de dépôt de ces sédiments.

Quel rôle pour les travaux publics ?

Les mesures de protection sont très diverses pour les travaux publics. Elles peuvent être caractérisées par :

  • l’ensablement des zones côtières : sous l’effet du vent, des houles et des courants, les zones côtières peuvent se retrouver sans protection d’une plage, exposant les dunes à la mer. Les constructions ou écosystèmes habituellement protégés se retrouvent alors exposés à une brèche. Les entreprises de TP peuvent recharger le site en sable, afin de recréer ponctuellement une plage et renforcer ainsi la protection qu’offre la dune ;
  • la réhabilitations de dunes : les dunes peuvent être réhabilitées, canalisées et fixées par la construction d’accès centralisés, de barrières, et l’installation de végétation et de dispositifs spécifiques permettant leur préservation ;
  • le déplacement des infrastructures : lorsqu’un site utilisé par une activité doit être relocalisé pour permettre la préservation du littoral ou de l’écosystème, le secteur des TP agit dans les projets de réaménagement du lieu de départ (pour rendre l’espace à la nature) au lieu d’arrivée (pour préparer l’arrivée de cette activité économique). Par exemple, le site de La Teste-de-Buch, derrière la dune du Pilat, va voir ses campings relocalisés pour restaurer l’écosystème de la dune. L’adaptation du territoire à cette évolution va passer par des modifications des modes de tourisme et donc des aménagements divers (pistes cyclables, voies vertes…) ;
  • la construction d’ouvrages : afin de protéger les côtes et les sites d’activité, il peut se construire des ouvrages de protection. Les ouvrages sont très efficaces et empêchent la mer de gagner les terrains en amont en protégeant directement la population et les biens qui ne peuvent pas être déplacés. Deux exemples :
    • l’enrochements ou perrés : blocs de pierre ou de béton qui absorbent une partie de l’énergie de la houle, l’autre étant réfléchie ;
    • les murs ou digues verticales : maçonnés qui constituent une barrière dense et intégrale face aux vagues. Ils renvoient à la mer toute l’énergie qu’ils reçoivent.

Ces ouvrages permettent également de lutter contre les inondations marines lorsqu’ils sont de dimensions suffisantes.

Digue
Une digue est un ouvrage d’ingénierie hydraulique destiné à faire obstacle aux eaux. Elle peut être réalisée de très nombreuses manières, par exemple en béton ou être une simple levée de remblais (en terre ou en sable).
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