La réhabilitation des friches

Environnement
A retenir
A retenir
  • En France, de nombreux espaces sont abandonnés depuis plus de deux ans, ce sont des friches.
  • Réhabiliter ces friches est un moyen efficace de « recycler » l’espace qu’elles occupent en réduisant l’artificialisation des sols.
Sommaire
Sommaire
  • Quelles sont les friches en France ?
  • Quels sont les enjeux de la réhabilitation des friches ?
  • Quel rôle pour les travaux publics ?

Quelles sont les friches en France ?

Une friche est un espace bâti, ou non, anciennement utilisé pour des activités industrielles, commerciales et qui est abandonné. Il est parfois complexe d’évaluer si un espace est en friche. Le propriétaire du terrain peut préparer un projet d’aménagement ou de construction.

Des outils numériques comme « cartofriches » existent pour améliorer le recensement de ces espaces. On estime qu’entre 90 000 et 100 000 hectares sont occupés par des friches industrielles.

Alors que l’on consomme des espaces naturels et forestiers pour construire, ces terrains parfois bien placés restent à l’abandon.

Quels sont les enjeux de la réhabilitation des friches ?

Il y a de très nombreux avantages à cette réhabilitation :

  • lutter contre l’artificialisation des sols : le recyclage des espaces déjà utilisés par d’anciennes activités permet de sauvegarder des espaces naturels ou forestiers. Nous devons diviser par deux notre consommation d’espaces naturels, et le réduire encore afin d’atteindre notre objectif en 2050 (aucun espace naturel perdu) ;
  • réduire les risques sanitaires : la pollution est présente dans certains sites, l’utilisation de plantes et de techniques permettent de stabiliser ces pollutions ou de les dégrader en composants moins toxiques ;
  • revaloriser le territoire : le remplacement d’une friche industrielle par un espace utile participe à augmenter l’attractivité locale, la population et les entreprises s’installeront plus volontiers dans des espaces réhabilités qu’à proximité de terrains ou d’usines abandonnés.

Le secteur des travaux publics a son rôle à jouer dans la réhabilitation de ces espaces.

Quel rôle pour les travaux publics ?

Le secteur des travaux publics est expert dans l’aménagement de nouveaux projets et la démolition des anciens. En revanche, la spécificité de ces sites est leur pollution.

Réhabiliter les friches implique de très gros investissements, surtout si le site est contaminé et qu’il faut réaliser des travaux de dépollution avant qu’il puisse accueillir de nouveaux usages. Il existe plusieurs moyens de dépolluer les terres :

  • le traitement hors site :
    Les terres polluées sont envoyées dans un centre de traitement. Elles peuvent alors être traitées de plusieurs manières :

    • par biodégradation : on injecte de l’oxygène et de l’engrais dans le sol pour que des bactéries s’y développent et se nourrissent de la pollution. C’est un traitement idéal pour les pollutions d’hydrocarbures (essence par exemple) ;
    • par traitement thermique : on chauffe le sol, par l’action de la chaleur les polluants s’échappent sous la forme d’un gaz que l’on brûle ensuite pour neutraliser ces polluants ;
    • par lavage : le sol est lavé à l’eau ou à l’aide de solvants, en s’écoulant, l’eau emporte alors avec elle les polluants. On traitera cette eau par la suite ;
  • le traitement sur site :
    Les terres peuvent être extraites et traitées dans l’emprise du projet sur une aire dédiée. Les manières de dépolluer sont proches du traitement hors site :

    • par biodégradation, traitement thermique ou lavage : comme vu précédemment ;
    • par stabilisation physico-chimique : en ajoutant certains adjuvants, les terres polluées sont rendues « solides ». Dans cet état, les polluants ne peuvent plus contaminer d’autres espaces ;
  • le traitement in situ :
    Les terres sont laissées en place. On ne les extrait pas, on traite directement sur place la pollution :

    • par biodégradation, stabilisation physico-chimique ou lavage : on utilise ces trois méthodes sur de la terre en place. On injecte alors les adjuvants dans le sol (par exemple par jet-grouting) ;
    • par oxydation/réduction : on injecte dans le sol des agents oxydants comme de l’ozone par exemple pour oxyder les polluants organiques. Ils sont alors dégradés et ne polluent plus ;
    • par biostimulation : on stimule l’activité de microorganismes (comme des champignons, des algues microscopiques ou des bactéries), ce qui leur permet de dissoudre les polluants ciblés ;
    • par phytoremédiation : on stimule la pousse de plantes sur le site pollué. Ces plantes vont d’une part stabiliser le sol pollué grâce à leurs racines, et d’autre part accumuler dans leurs tiges et leurs feuilles les polluants qu’elles puisent dans le sol. On récolte ensuite ces plantes et on les élimine comme des déchets pollués classiques ;
  • le confinement :
    On extrait la terre polluée du site et on la stocke dans un lieu confiné (typiquement sous une « géomembrane » étanche) pour éviter que cette pollution ne se répande.
Jet-grouting
Procédé qui permet d’injecter dans le sol un mélange à base de ciment ou de résine dans les espaces vides du sol.Dans le cas de la dépollution, ce mélange sert à stabiliser et à emprisonner des terres polluées, mais dans le cas général, le procédé peut servir à étanchéifier des zones, ou à créer des fondations par simple injection dans le sol.

 

©TP Demain 2022

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