La renaturation des cours d’eau

Dans quel état sont les cours d’eau en France ?

En France, seulement 45 % des masses d’eau de surface (lacs, cours d’eau, rivières, estuaires…) sont en bon état écologique. Les cours d’eau subissent habituellement des transformations en raison des activités de l’homme.

Dans le cas courant, les cours d’eau voient leur trajet rectifié, curé, barré, endigué ou détourné. Leur morphologie est également très affectée par la présence d’obstacles (barrages, écluses, seuils…).

Sur les 620 000 km de rivières françaises, on trouve un obstacle tous les 5 km. Afin de restaurer la continuité écologique, la France s’est engagée à restaurer 50 000 km d’ici 2030. Des moyens sont engagés afin d’entretenir et de restaurer les milieux aquatiques, par exemple 500 millions d’euros ont été dépensés à cet effet en 2017.

Un cours d’eau à l’état naturel laisse circuler librement poissons et sédiments.

En quoi consiste la renaturation des cours d’eau ?

À l’état naturel, les cours d’eau sont libres de laisser passer les poissons et les sédiments. Les gravillons portés par les eaux au cours des crues se déposent sur les berges et participent à la protection contre l’érosion par le cours d’eau.

L’objectif est de se rapprocher le plus possible du fonctionnement naturel du cours d’eau, tout en conservant les aménagements nécessaires à l’homme.

Cette restauration est essentielle pour que les cours d’eau puissent continuer à fournir des services à la population (eau de qualité, régulation des débits d’eau, loisirs, pêche…). Un cours d’eau en bon état contribue à une meilleure régulation des crues et renforce la résilience du territoire face aux inondations.

Rendre aux cours d’eau leur état naturel permet d’améliorer la continuité écologique en permettant le passage des sédiments et des espèces aquatiques. Cela favorise la richesse des écosystèmes qui ont été perturbés par l’activité humaine.

Chaque obstacle doit être traité d’une manière différente afin d’obtenir le meilleur compromis entre la continuité écologique et la restauration hydromorphologique. Par ailleurs, certains obstacles ont une valeur patrimoniale, qui pèse dans les arbitrages de choix des infrastructures.

Quel rôle pour les travaux publics ?

Le secteur des travaux publics est compétent pour réaliser des ouvrages d’ingénierie pour :

• la restauration du profil hydromorphologique, c’est-à-dire pour permettre à l’eau de circuler plus naturellement. Pour cela, les TP peuvent réaliser :
  • la restauration de lits majeurs et mineurs, en réalisant de grands travaux d’aménagement pour libérer ces espaces,
  • un reméandrage, en restaurant ou recréant un méandre qui avait été supprimé,
  • la pose d’épis ou de déflecteurs pour dynamiser la rivière et offrir des zones de courant diverses,
  • la création de banquettes, qu’elles soient minérales, végétales ou mixtes pour recréer des variations dans le courant,
  • le retalutage ou remise à ciel ouvert en fonction du besoin afin de rendre au cours d’eau un espace suffisant pour s’écouler naturellement ;
• le rétablissement des continuités écologiques, c’est-à-dire permettre aux poissons et aux sédiments de circuler plus librement :
  • l’arasement ou dérasement : on supprime l’obstacle et on lisse le lit afin de restaurer la circulation des poissons et des sédiments. C’est la solution à privilégier,
  • la passe à poissons : on crée une sorte de couloir pour les poissons, ils pourront passer, mais pas les sédiments,
  • le contournement : la création d’un bras de contournement permet de laisser passer les poissons et une part des sédiments,
  • d’autres équipements : micro-seuils et fosses radiées par exemple.

Le secteur des TP peut mettre en œuvre son savoir-faire pour restaurer et protéger des écosystèmes.