- La démarche BIM vise à mobiliser collectivement les compétences et l’expertise des professionnels au moyen d’outils numériques en leur permettant d’assembler des maquettes numériques « métiers » en un seul et même fichier.
- Cet échange de données et d’informations présente de nombreux bénéfices pour les acteurs des travaux publics.
Quel est le but de la démarche BIM ?
Le BIM est une démarche qui vise à mobiliser collectivement les compétences et l’expertise de tous les professionnels associés à la vie d’un ouvrage, de sa conception, sa construction, sa maintenance jusqu’à sa déconstruction dans le but de disposer d’un base de données relative à toutes les connaissances relatives au cycle de vie de l’ouvrage. Les experts et utilisateurs de l’ouvrage communiquent entre eux pour échanger une grande quantité de données opérationnelles au moyen d’outils et de plateformes numériques. Les données traitées peuvent concerner les :
- caractéristiques techniques des matériaux et système constructifs (matière, couleur, performance structurelle, tenue à la corrosion, etc.)
- caractéristiques réglementaires (tenue au feu, émission de COV, etc.)
- caractéristiques environnementales (empreinte CO2, recyclabilité des matériaux, % de matériaux recyclés, etc.)
Ces données fournies par les différents acteurs pourront être complétées, comparées, agrégées, croisées et capitalisées pour apporter une valeur ajoutée à l’ensemble des tâches qui gravitent autour d’un ouvrage, tout au long de sa vie, telles que :
- analyse de la conformité de l’ouvrage aux normes en vigueur (diagnostics techniques)
- détection des erreurs de conception (collisions entre éléments ou lots techniques, etc.)
- optimisation du plan de maintenance (date de contrôle, date d’intervention, etc.)
- réduction des coûts environnementaux (choix d’une logistique optimisée)
Dans quel contexte la démarche BIM est pertinente ?
Une démarche de projet en BIM permet d’assembler les maquettes numériques partielles appelées maquettes « métiers » réalisées par chaque corps d’état, comme autant de calques 3D spécifiques à un aspect de l’ouvrage. Par exemple un tronçon de voirie peut être décomposé en :
- maquette des fonds de formes
- maquette des couches de chaussées
- maquette des réseaux gravitaires
- maquette des réseaux d’énergie
- maquette du réseau d’eau potable
- maquette des revêtements de voirie
- maquette des mobiliers urbains connectés
Assemblés en un seul et même fichier numérique, ces maquettes réalisées par des intervenants différents peuvent par exemple être rapprochées les unes des autres pour déceler les collisions géométriques dès les phases d’étude avant la phase de réalisation des travaux afin de les corriger en amont pour ne pas avoir à les subir les coûts des erreurs et non conformité sur le chantier.
La démarche BIM et l’exploitation des données associées à la maquette numérique peut également se révéler utile pour :
- convaincre le maitre d’ouvrage de la qualité du projet par une présentation en infographie de haute qualité (sentiment d’immersion dans le projet)
- assister le maître d’ouvrage dans les choix mobiliser ou paysager grâce à la réalité augmentée (immersion dans le futur ouvrage)
- illustrer le projet dans le cadre d’une concertation citoyenne, ou une enquête publique auprès des futurs usagers
Quel est l’intérêt de rassembler les maquettes numériques métier dans un même fichier ?
La collaboration au sein d’une entreprise ou avec les partenaires d’un projet est un facteur clé pour exécuter le chantier tel qu’il a été conçu et validé dans le respect du planning, du budget et du niveau de qualité exigé. L’approche BIM est pleinement mature lorsque le projet permet une totale coopération entre :
- plusieurs services d’une entreprise (service étude, service topographie, service travaux, service développement durable, etc.)
- plusieurs entreprises d’un même projet dans une démarche acceptée, active et volontaire de partage et de mise en commun des données numériques relatives au projet
©TP Demain 2022 (Illustration : Claire Pinto Real/Eglefor)