Le recyclage des déchets pour préserver les écosystèmes

Quelle est la différence entre économie linéaire et économie circulaire ?

Au XIX^e siècle, en même temps que la population a augmenté, les sociétés ont découvert de nouveaux moyens de produire de l’énergie et de la nourriture. De plus, l’amélioration des voies de communication a permis aux échanges commerciaux de croître, et à l’industrie de se développer jusqu’à devenir mondiale.

Le fonctionnement d’une ligne de production était simple : on exploite une ressource naturelle pour produire un bien de consommation plus ou moins durable. Ce bien est ensuite vendu, utilisé et jeté. La matière utilisée pour sa fabrication devient alors un déchet.

Deux limites sont apparues à cette logique linéaire :

• Il faut sans cesse trouver de nouvelles ressources naturelles et énergétiques à exploiter, pour continuer de produire.
• Les déchets rejetés s’accumulent et génèrent une pollution difficile à contrôler. Il faut alors trouver les moyens de traiter ces déchets.

Pour dépasser ces deux limites, il est naturel de penser à réutiliser les déchets, à les recycler, pour produire une matière première « secondaire » qui peut être utilisée dans un nouveau cycle de production.

Un exemple avec la production du verre :

• En économie linéaire : La silice (sable) est extraite de carrières et transformée par chauffage en produits en verre (flacons, bouteilles, optiques, etc.), jetés après utilisation.
• En économie circulaire : Les déchets de verre sont collectés, réduits en usine en granulats de verre, eux-mêmes utilisés pour fabriquer de nouveaux produits en verre. Une fois utilisés, ces produits intègrent le système de collecte.

Il existe des limites au recyclage :

• Perte de qualité : la matière recyclée n’est pas identique à la matière « noble » d’origine.
• Perte de quantité : 100 % de la matière recyclable ne correspond pas à 100 % de matière collectée, ni à 100 % de matière recyclée. Il y a des pertes de matière à chaque étape du processus.
• Changement des usages : la collecte de la matière à recycler nécessite qu’un circuit de collecte soit mis en place, et que les consommateurs changent leurs habitudes de gestion de leurs déchets.
• Besoins croissants en énergie : au-delà de l’énergie nécessaire à la production des biens de consommation, de l’énergie est également nécessaire à la collecte et à la transformation du déchet en matière première. Le recyclage ne résout donc pas la question de la production d’énergie.
• Besoin de ressources naturelles : Certains produits de consommation et en particulier les produits technologiques (ordinateurs, smartphones, satellites, etc.) nécessitent d’utiliser exclusivement des matières nobles et en particulier des métaux rares (terres rares), dont il n’existe pas à ce jour de substituts issus du recyclage.

Malgré ces limites, l’économie circulaire est plus vertueuse que l’économie linéaire. Elle permet de :

• diminuer l’extraction de ressources naturelles
• protéger les écosystèmes
• faire prendre conscience des limitations matérielles de notre planète

Pourquoi préserver les écosystèmes ?

Les écosystèmes sont aujourd’hui menacés par l’ensemble de l’activité humaine. Nous nous nourrissons et sommes dépendants de notre écosystème, bien que nous l’ayons en partie domestiqué.

Au-delà de la matière première et de l’énergie qu’ils fournissent à l’humanité, les écosystèmes remplissent d’autres fonctions à différents niveaux.

• Les systèmes forestiers participent à la régulation de la température et de l’hygrométrie, en produisant de l’ombre et en stabilisant l’humidité des sols.
• Les pâtures et les haies stabilisent les sols pour éviter la désertification et l’érosion prématurée.
• Les cheminées hydrothermales sous-marines et les sources thermales offrant des conditions spécifiques permettent l’apparition de formes de vie.
• Etc.

Les écosystèmes produisent également les ressources utilisées dans la construction.

• Les bois sont utilisés dans le bâtiment, ou dans la confection de mobilier urbain.
• Les résidus de culture servent dans la fabrication de bio-bitumes.
• Certaines bactéries sont utilisées pour dépolluer des sites ou des sols.
• Etc.

L’ensemble des ressources naturelles exploitées pour la consommation mondiale sont présentes à des endroits (sous-sol) occupés par de nombreux écosystèmes. L’exploitation de ces ressources doit s’organiser et se dérouler dans le respect des écosystèmes présents. Des études préalables à ce type d’exploitations sont réalisées, de façon à définir les mesures préventives et de protection à mettre en œuvre pour que l’impact de l’exploitation sur les écosystèmes concernés soit minime :

• gestion des eaux d’exploitation, et projection des cours d’eau
• ouvrages de continuité des écosystèmes
• restauration des sites en fin d’exploitation, etc.

Quels défis relever pour le XXI^e siècle ?

L’empreinte écologique mondiale augmente chaque année pour plusieurs raisons simples :

• La population augmente. Nous sommes passés en un siècle de 2 milliards à presque 8 milliards d’humains sur la Terre. La production de nourriture, la demande de biens de consommation et d’énergie augmentent en proportion.
• La consommation augmente. Les pays en voie de développement revendiquent le droit pour leurs populations à bénéficier d’une qualité de vie meilleure. Les sociétés industrielles persistent à surconsommer, créant des besoins (nouvelles technologies, textiles…) à coût écologique élevé.
• Le climat se dérègle. Le réchauffement climatique global et son impact sur les conditions météorologiques locales fragilisent et dégradent les écosystèmes. Ce qui réduit les espaces capables de produire de la nourriture dans des conditions naturelles, et d’accueillir des populations humaines.

Ces trois facteurs entrent en résonance les uns avec les autres pour fragiliser l’équilibre mondial et dégrader les conditions de vie de toute l’humanité.

L’augmentation de la population et la surconsommation mondialisée créent une pression sur la demande en matières premières et en énergie. La surexploitation d’énergies fossiles et de matières rejette des gaz à effet de serre qui aggravent le dérèglement climatique, créant ainsi de grandes différences de niveau de vie en fonction des pays, ce qui provoque des troubles géopolitiques et sociaux.

La situation actuelle témoigne de la limite et de la fin du modèle de consommation linéaire tel qu’il a été mis en place il y a environ un siècle.
Il est temps, collectivement de mettre en place les outils et les usages qui vont nous permettre de réduire notre empreinte écologique, tout en garantissant que nos besoins fondamentaux soient couverts, afin de créer une société durable, apaisée et vivable pour chacun.