- Le transport ferroviaire est une mobilité très économe en énergie et en émissions de gaz à effet de serre.
- Les TP ont un rôle à jouer pour encourager son utilisation ?
Dans quel état est le réseau ferré actuel ?
Le réseau ferré en France est constitué de près de 50 000 km de voies. Ces lignes se divisent en deux structures : le réseau TGV (pour 10% des lignes) et le réseau « classique » (pour les 90% restants). La France possède le plus long chemin de fer après l’Allemagne en Europe.
Le rail est un moyen de transport peu polluant, en particulier sur des lignes électrifiées (environ 70% du réseau). Alors que le transport est une source importante d’émissions de gaz à effet de serre, le transport ferroviaire ne représente aujourd’hui que 0,3% des émissions pour 11% des transports. Il est donc 30 fois moins polluant que la moyenne.
C’est pourquoi la stratégie française pour les transports consiste à augmenter et d’encourager l’utilisation du train.
Son âge moyen est de près de 30 ans. Cet âge est influencé par les efforts d’entretien et de renouvellement des lignes actuelles, ainsi que par la combinaison d’ouvertures de lignes nouvelles et la fermeture de lignes anciennes.
Pourquoi est-il nécessaire de moderniser ce réseau ?
Bien que très performant écologiquement, le transport ferroviaire ne peut se passer de modernisation, vu l’âge moyen de ses infrastructures.
Lorsque le réseau n’est pas suffisamment entretenu, la qualité et la sécurité du service se dégradent. Cela a pour effet de réduire l’attractivité de ce mode de transport. Si les usagers sont insatisfaits, ils se tourneront vers d’autres moyens pour se déplacer.
Hors des petites lignes qui doivent être étudiées au cas par cas, la nature des travaux sur les lignes classiques est la suivante :
- Ouvrages d’arts : Entretien et rénovation des ponts, tunnels, remblais (en particulier en zones montagneuses)… du réseau ferré. Ces ouvrages peuvent être très anciens et avoir été réalisés dans des techniques de constructions que l’on n’emploierait plus aujourd’hui (ponts en maçonnerie…)
- Voies et appareils de voies : Entretien et rénovation des rails eux-mêmes, des traverses… Toutes les voies ne sont pas forcément équipées de longs rails soudés ou de traverses en béton. Les mesures des déformations des voies indiquent qu’une part doit être modernisée et entretenue.
- Installations fixes de traction électrique : Entretien et rénovation de ce qui porte et distribue le courant électrique dans le réseau ferré. L’état des structures métalliques qui supportent les caténaires nécessite des rénovations. Certaines de ces structures ont près de 80 ans et ont besoin d’être renouvelées. De plus, de nouvelles stations électriques vont devoir être réparties afin de revoir le découpage électrique du réseau et éviter qu’une panne localisée ne touche une trop grande part du territoire.
- Signalisation : Entretien et rénovation des éléments de signalisation. Ce poste invisible aux usagers mais capital pour l’exploitation du réseau nécessite des investissements importants. Que ce soit les postes de signalisation en cabine (pour transmettre les limitations de vitesse au conducteur de TGV par exemple) ou les feux de signalisation (aux passages à niveaux par exemple), de nombreux équipements sont aujourd’hui obsolètes et gagneraient à être modernisés.
Ces entretiens « courants » sont estimés à environ 3 milliards d’euros par an jusqu’en 2026, mais ce ne sont pas les seuls postes de dépense. Ces investissements d’entretien et de modernisation vont permettre d’améliorer ou de conserver la qualité globale du service. Puisqu’on souhaite augmenter la part du rail dans les transports, deux enjeux supplémentaires apparaissent.
Quels sont les grands enjeux du rail ?
Pour favoriser l’utilisation du réseau ferré dans les mobilités, il faut s’assurer que les usagers aient un réseau qui répond à leur besoin. Deux besoins sont aujourd’hui mal comblés : la desserte fine du territoire et le transport de marchandises.
- Desserte fine du territoire : Aussi appelées « petites lignes », environ un tiers des voies ferrées ouvertes au service des voyageurs rentrent dans cette catégorie. Il s’agit d’un réseau plus âgé (37 ans contre 30 environ) et assez peu électrifié (seulement 16% des voies contre 70% dans les autres lignes).
Ces voies connaissent des ralentissements importants, et le confort du service y est plus faible que dans la moyenne. Si des investissements massifs ne sont pas engagés, la rentabilité et l’attractivité de ces « petites lignes » va poursuivre sa dégradation.
Pour être cohérent avec la trajectoire de décarbonation des transports, il faut mettre en place des équipements innovants et développer le réseau, ce qui se fait dans les régions Centre-Val de Loire ou Grand Est par exemple. Des expérimentations de trains utilisant des moyens actuels de mobilité (moteurs à hydrogène, motorisation hybride électrique…) permettraient de développer des solutions à la faible électrisation des voies. - Fret ferroviaire : Le développement du transport de marchandise est un enjeu important. La France a un énorme retard dans ce domaine comparativement à nos voisins. Seul 9% des marchandises passent par le rail en France (comparativement à la moyenne européenne de 18% et de 30% en Allemagne ou en Autriche par exemple).
Pour doubler la part du fret et atteindre la moyenne européenne, il faut moderniser le réseau et investir dans des infrastructures pour augmenter sa capacité.
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