L’entretien des chaussées

Que sait-on de l’entretien des chaussées ?

Sur le million de kilomètres de route en France, on estime que 19 % du réseau est en mauvais état. Rouler sur ce réseau dégradé cause une augmentation de 4 à 6 % des dépenses énergétiques des véhicules. Cette dégradation survient sous les effets combinés de la pluie et du ruissellement, du cycle de gel/dégel et de l’usure due au passage des véhicules (en particulier les poids lourds).

L’entretien d’une chaussée peut être plus ou moins important en fonction du moment de l’intervention. Il doit être réalisé avant que les défauts graves aient été observés ou lorsque les dégâts sont déjà conséquents.

D’un point de vue technique, financier et énergétique, un entretien régulier est bien moins coûteux.

Quels sont les types d’entretien des chaussées ?

Les typologies d’entretien sont les suivantes :

• l’entretien préventif : cet entretien survient fréquemment et corrige l’usure de l’équipement. Il a un faible coût et permet de réparer les petites dégradations avant qu’elles ne s’aggravent. C’est l’entretien le plus économique s’il est pratiqué au bon moment. Il permet également de conserver la chaussée dans le meilleur état, participant à la réduction des dépenses énergétiques de ses usagers ;
• l’entretien curatif : cet entretien survient lorsque des dégradations inacceptables (pour des raisons de sécurité par exemple) sont apparues dans la chaussée soit par défaut d’entretien curatif, soit pour une autre raison ;
• la réhabilitation lourde : lorsque la chaussée est trop dégradée, cette réhabilitation permet une remise en état profonde et durable. C’est la plus onéreuse et complexe des actions, et elle sort du domaine de l’entretien. Elle doit correspondre à des enjeux stratégiques forts.

Pour décider d’une opération, il est important de connaître l’état de la chaussée.
Plusieurs informations sont importantes :

• l’état de service : qui mesure l’état de surface et conditionne le confort et la sécurité des usagers ;
• l’état structurel : qui mesure l’endommagement du corps de chaussée et est lié à la durée de vie de l’ouvrage.

Quel rôle pour les travaux publics ?

Les entreprises de travaux publics mettent en œuvre leur savoir-faire en proposant des solutions adaptées suivant le contexte. Parmi celles-ci :

• les moyens d’auscultation à faible et à grand rendement : certains équipements permettent de mesurer l’état de la structure de chaussée ;
• les méthodes de relevés automatiques : certains équipements permettent de mesurer l’état de service de la chaussée, et de repérer ses déformations longitudinales ou transversales ;
• les techniques d’imperméabilisation et de restauration de l’adhérence : comme les MBCF (matériaux bitumineux coulés à froid) sont réalisés sur site pour rétablir les propriétés de service de l’ouvrage ;
• les techniques de bouchage des nids de poule : le plus souvent par l’utilisation localisée d’enrobés à froid ;
• les revêtements superficiels : comme l’ESU (enduit superficiel d’usure), des couches de roulement de très faible épaisseur réalisées en place et constituées d’une couche de liant bitumineux et de granulats répandus successivement ;
• les enrobés à émulsion : comme le BBE (béton bitumineux à l’émulsion) fabriqué à partir d’une émulsion de bitume. Il s’utilise pour les chaussées déformées à moyen trafic ;
• les enrobés à chaud : comme les BBSG (bétons bitumineux semi-grenus) qui sont très utilisés en France pour les couches de roulement.

Après avoir ausculté la chaussée, les entreprises de TP mettent en place les différents ouvrages requis pour rendre ses qualités à la route et permettre d’entretenir les ouvrages avec régularité.