L’éolien en mer

Environnement
A retenir
A retenir
  • La France métropolitaine possède, avec ses 3 500 km de côtes, le deuxième plus grand gisement d’énergie éolienne d’Europe après le Royaume-Uni.
  • L’objectif d’atteindre 40 % d’énergie renouvelable nécessite le développement de cette filière.
Sommaire
Sommaire
  • Quels sont les atouts et le potentiel de la filière ?
  • Quel rôle à jouer pour les travaux publics ?
  • Quelles solutions techniques pour les équipements d’un parc éolien ?

Quels sont les atouts et le potentiel de la filière ?

La France métropolitaine possède un littoral très important avec environ 3 500 km de côtes. De plus, la présence de vent sur ce littoral permet d’établir un gisement d’énergie éolienne.

Le parc éolien en mer est actuellement peu développé, mais les 4 sites étudiés ont révélé un très fort potentiel pour les raisons suivantes :

  • la puissance de l’installation : un parc éolien en mer pourrait atteindre 6 MW contre 1,8 à 3 MW sur terre. Le vent est plus stable et plus fort en mer ;
  • l’impact paysager plus limité : des éoliennes en mer dérangent moins dans le paysage qu’à terre ;
  • la filière compétitive : le développement de la filière permet de faire baisser les coûts et crée des emplois ;
  • le facteur d’émission : avec 14 kg de dioxyde de carbone (CO2) émis par MWh, l’éolien en mer est 20 fois moins polluant que la production électrique avec une centrale à gaz et 40 fois plus propre qu’avec une centrale à charbon.

Au total, le potentiel technique théorique serait d’environ 220 GW, soit environ l’équivalent de 250 réacteurs nucléaires. De plus, déjà 20 000 emplois ont été créés par le développement de cette filière, d’autres s’ajouteront. Chaque année, le RTE (réseau de transport d’électricité), qui gère le réseau public de transport de l’électricité en France, forme 7 000 de ses personnels à travailler sur le secteur de l’énergie éolienne. Son avenir se joue principalement en mer.

Quel rôle à jouer pour les travaux publics ?

L’activité de l’éolien en mer se décompose pour l’instant sur 4 segments :

  • études et développement : porter le projet (informer et constituer les groupes d’investisseurs) et préparer le montage général (déterminer la localisation, la puissance nécessaire et estimée, les coûts et seuils de rentabilité…) ;
  • construction de composants : préparer les composants de l’éolienne (composants électriques, éléments de structure, systèmes électroniques et mécaniques…) ;
  • ingénierie et construction : concevoir la réalisation du projet, préparer le site, l’approvisionnement des composants sur le chantier, le raccordement au réseau électrique existant… ;
  • exploitation et maintenance : exploiter le projet, mettre à jour les équipements ou logiciels embarqués, prévenir les pannes et entretenir le site de production.

À terme, un cinquième segment verra aussi le jour : celui de la gestion de la fin de vie de ce parc d’éoliennes (éventuel renouvellement, démontage, recyclage, valorisation…). Pour l’instant, les parcs ne sont pas encore installés, il n’y a pas de recul sur ce futur segment.

Les études et le développement ne concernent pas directement le secteur des travaux publics. C’est le travail de pilotes de projets, de groupes d’investissements, de maîtres d’ouvrages publics, de l’État… Ces parcs éoliens sont prévus très au large des côtes, à plusieurs kilomètres et seront presque invisibles du littoral.

De la même manière, la fabrication des composants est davantage du ressort de filières industrielles de fabrication d’éoliennes. Ces industries sont d’ailleurs rarement localisées en Europe (par exemple, les composants électroniques proviennent d’Asie).

Les travaux publics ont leur expertise dans l’ingénierie et dans la construction des parcs éoliens, ainsi que dans leur exploitation et leur maintenance. La capacité à étudier un site, à connaître son profil géotechnique et à maîtriser les techniques de construction, ainsi que des personnels formés et compétents garantissent la mise au point de solutions techniques performantes pour développer cette énergie renouvelable.

Quelles solutions techniques pour les équipements d’un parc éolien ?

Pour fabriquer un parc éolien en mer, il faut des éoliennes solidement posées en mer, ainsi qu’un moyen de les relier au réseau électrique à terre pour que le courant produit puisse être envoyé sur le réseau électrique.

  • Pour relier au réseau.
    On peut relier les éoliennes au réseau de deux manières :

    • individuellement, on relie chaque éolienne une par une au réseau électrique, ce qui n’est pas toujours rentable ou efficace ;
    • avec un poste électrique, en plus des éoliennes, on construit un poste électrique en mer. Ce poste est relié aux éoliennes, et il sera à son tour relié à la terre pour convoyer le courant produit par toutes les éoliennes.
  • Pour poser les éoliennes en mer solidement.
    Suivant la profondeur de fond et la puissance de l’éolienne (et donc de la force du vent à laquelle elle va devoir résister), il y a deux méthodes, chacune pouvant être réalisée de plusieurs manières.

    • Éolien posé : l’éolienne est posée directement sur le fond marin. Cette solution ne convient que s’il y a moins de 50 m de profondeur de mer, et peut être réalisée de trois manières :
      • gravitaire : un lourd massif de béton posé au fond de l’eau et le mat de l’éolienne fixé dessus ne bougera pas du fait de la gravité ;
      • monopieu : un pieu est réalisé et s’enfonce dans le fond marin sur lequel on vient fixer le mât de l’éolienne ;
      • jacket : un treillis métallique permet de reposer solidement sur le fond marin.
    • Éolien flottant : l’éolienne est posée sur un support flottant. Ce support peut avoir des formes variées, il sera ancré solidement au fond par des câbles sous-marins qui l’empêchent de bouger.

 

©TP Demain 2022

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