Les finitions sur béton frais

Voirie
A retenir
A retenir
  • Une fois le béton mis en place, la surface de la dalle possède des irrégularités (cavités apparentes, vaguelettes, etc.). Il faut alors effectuer différentes opérations sur le béton encore frais pour parfaire la surface de la dalle.
  • Certaines caractéristiques sont recherchées selon l’utilisation future de la dalle de béton. Pour ce faire, il existe des procédés à réaliser sur le béton frais.
Sommaire
Sommaire
  • Quelles sont les étapes pour finaliser la dalle de béton frais ?
  • Comment donner des caractéristiques particulières au béton frais ?

Quelles sont les étapes pour finaliser la dalle de béton frais ?

Juste après la mise en place du béton, il faut le tirer à l’aide d’un épandeur et le mettre à niveau à l’aide d’une règle de maçon.
Après le passage de la règle, le béton est correctement réparti, mais sa surface n’est pas régulière.

  • Le talochage

Le talochage consiste à régulariser la surface du revêtement en béton. Pour cela, on utilise une taloche à main ou une lisseuse (manuelle ou mécanisée). Si la surface est importante, le talochage est réalisé au fur et à mesure du tirage du béton.

 

En procédant ainsi on va éliminer les traces de passage de la règle, supprimer les cavités et les vagues, assurer un enrobage correct des granulats (en faisant remonter la pâte de ciment) et retirer les bulles en surface. Ces deux derniers points confèrent au béton une grande durabilité.
  • Une « passerelle », faite à partir de bastaings placés au-dessus de la surface de béton, permet l’accès à une partie lointaine sans marcher sur le béton déjà taloché.
  • Il faut laisser glisser la taloche légèrement inclinée et ne pas appuyer.
  • Le lissage

Le lissage consiste à mettre à niveau les granulats, à « fermer » la surface avant de passer le produit de cure et à donner un aspect de surface dit « béton lissé ». On utilise un platoir flamand en inox ou une lisseuse à main en acier bleui (plus flexible et plus durable).

 

Il faut laisser glisser la lisseuse (ou le platoir) légèrement inclinée et ne pas appuyer.
  • La finition des bords

Après le lissage, on peut réaliser la finition des bords de la dalle de béton et leur donner un arrondi. Pour ce faire, on réalise des va-et-vient avec un quart-de-rond, ou un fer à bord, sur les bords de la dalle.

  • La confection des joints sur béton frais

Des joints bien réalisés confèrent à la dalle de béton une grande longévité.
Pour obtenir des bords francs, il faut retailler la dalle à 90 °. Il convient ensuite de la solidariser avec la prochaine coulée de béton. Pour cela, on s’aide de goujons de 30 mm de diamètre, que l’on va placer dans le sens longitudinal à mi-hauteur de la dalle et espacer de 75 cm.
Sur du béton frais, les joints que l’on peut confectionner sont des joints moulés.

 

Ces joints sont réalisés en enfonçant dans le béton encore frais une languette en contreplaqué ou en bois aggloméré, dont l’épaisseur est comprise entre 3 et 5 mm. La languette reste dans le béton une fois celui-ci durci.
On peut aussi remplacer la languette par un profilé en plastique pour réaliser ce type de joints.

Une fois le joint mis en place, on doit talocher la surface du béton de part et d’autre du joint sur environ 50 cm, afin de la rectifier.

La profondeur minimale des joints moulés doit être égale au quart de l’épaisseur de la dalle béton.

Comment donner des caractéristiques particulières au béton frais ?

Il est possible de donner un aspect et/ou une caractéristique particulière au béton.

  • La toile de jute humidifiée

L’utilisation de cette toile permet d’éliminer la laitance de surface et de mettre en relief les grains de sable.

 

La texture ainsi obtenue est de type « papier de verre » et présente donc une bonne microrugosité (aspérités).
Laitance
La laitance est un mélange liquide d’eau, de ciment et d’éléments fins qui remonte à la surface du béton lors de la prise. Après durcissement, il se forme une pellicule blanchâtre à la surface du béton.
  • Le balayage

Le balayage, aussi appelé « brossage », est une technique utilisée pour les voiries à faible trafic. Il permet de créer une macrotexture fine à la surface du béton frais. Cette texture est faite de canaux fins qui, en cas de pluie, permettent :

  • le drainage rapide à la surface du béton
  • de limiter l’épaisseur du film d’eau entre le pneu et la chaussée

Au final, même à une vitesse élevée, on garde une excellente adhérence et un drainage superficiel efficace.

 

Pour réaliser le balayage, on utilise un balai spécialement conçu pour finement rainurer la surface du béton. On obtient alors une finition balayée antidérapante et une bonne adhérence.
Le brossage se fait généralement dans le sens transversal.
On utilise une passerelle pour accéder à des zones lointaines.

  • Le striage

Le striage est une technique permettant de créer une macrotexture grossière. Cette dernière est faite de canaux espacés de 15 à 30 mm et de profondeur environ égale 5 mm.
Le drainage créé par le striage est plus efficace que celui créé par le brossage. On améliore donc l’adhérence de la chaussée. En revanche, le bruit de roulement est augmenté.

 

Le striage se fait généralement dans le sens transversal, manuellement ou de façon mécanisée.
Le striage manuel est réalisé avec des râteaux dont les dents sont en plastique ou en acier et distantes de 20 à 50 mm. Les stries ont une profondeur de 3 à 5 mm. Ce type de striage est généralement utilisé pour les voiries à faible trafic.
On utilise une passerelle pour accéder à des zones lointaines.
Il faut faire attention à ce que le râteau n’attaque pas violemment la surface du béton frais, sous peine d’arracher des granulats. Les qualités d’uni (régularité) du revêtement seraient alors dégradées.
  • La désactivation

La désactivation consiste à retirer le mortier superficiel du revêtement en béton. Ainsi, on fait apparaître les granulats (gravillons).

 

On pulvérise un retardateur de prise à la surface du béton fraîchement coulé pour le désactiver. Ce produit va s’opposer à la prise superficielle du mortier durant un délai déterminé (quelques heures) qui est fonction des conditions atmosphériques lors des travaux.
On lave ensuite la surface au jet d’eau haute pression pour retirer la laitance de surface et dévoiler la face supérieure des gravillons.
En fonction du dosage, l’action du désactivant peut se faire à différentes profondeurs et ainsi donner l’effet désiré : adhérence et aspect.
  • Le cloutage

Le cloutage est une technique utilisée lorsque l’on veut répandre de manière uniforme des granulats d’un certain calibre (entre 10 et 20 mm) à la surface du béton frais. On répand généralement entre 6 et 8 kg de granulats par mètre carré.
Les granulats seront ensuite incrustés par damage et/ou par vibration, et seront ainsi enchâssés dans le béton frais. Ils vont résister au trafic et rester apparents pour apporter la rugosité souhaitée.

 

Le cloutage est réalisé à l’aide d’une machine qui assure une précision dans le dosage, mais aussi la répartition des matériaux de cloutage et leur enchâssement dans le béton frais.
Pour effectuer un traitement de surface par cloutage, on utilise un dispositif asservi au train de bétonnage.
Pour les travaux entre coffrages fixes, la machine utilisée est indépendante et se déplace sur des rails.
On peut utiliser des granulats locaux dans la masse du béton, sans nuire à l’adhérence. Le cloutage est donc recommandé dans les régions qui ne disposent pas de granulats de bonne qualité pour la confection du béton.
  • Le béton imprimé

Cette technique consiste à imprimer des motifs à la surface du béton frais. Pour cela, on utilise des matrices ou des moules.

 

Sur un support déjà nivelé et compacté, le béton est coulé en place entre les coffrages, vibré puis taloché.
Le marquage en périphérie ainsi que les obstacles (regards, arbres, etc.) et le traçage des bordures sont réalisés avec des outils spécifiques (quart-de-rond, trusquins).
Une fois la surface du béton ainsi préparée, on la saupoudre de 2 ou 3 couches d’un colorant anti-usure. On aide l’incorporation de ce produit dans la surface par talochage et lissage.
Après la mise en place d’un film pour les dessins lisses ou de la poudre de démoulage pour les dessins « structurés », les moules spéciaux sont posés et retirés au fur et à mesure, imprimant à la surface le motif voulu.
Après un séchage de plusieurs jours, la surface du béton est nettoyée au jet d’eau à haute pression, puis pulvérisée d’un produit de protection (résine ou cire).
©TP Demain 2020 (Photographie 1 : sergign/Envato Elements ; photographie 2 droite : Mykhbuh/ShutterStock ; gauche : IndiTheater/ShutterStock ;
photographie 3 : urich41/Twenty20 ; photographie 4 : Vajaraphol Phongket/Dreamstime.com ; photographie 5 : Karen Abeyasekere/Wikimedia Commons ;
photographie 6 : chalermphon_tiam/ShutterStock ; photographie 7 : catalyseur7/Adobe Stock ; photographie 8 : Ben Kaden/Flickr ;
photographie 9 : Seminar attendees/Wikimedia Commons)

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