- Les villes se caractérisent par des densités de construction importantes.
- Lorsqu’un épisode de canicule se produit, la chaleur s’accumule en zone urbaine, ce qui produit une augmentation de la température.
- Le secteur des travaux publics est en première ligne pour adapter les territoires.
Que sont les îlots de chaleur urbains ?
Un îlot de chaleur urbain est caractérisé par une nette différence de température entre la ville et sa banlieue. Dans plusieurs villes françaises, en juillet 2020, la température urbaine était de 20 °C supérieure à celle de leur périphérie. Alors que le territoire réussissait à se rafraîchir la nuit, en ville, la situation ne s’améliorait pas.
Les villes qui sont victimes de ces phénomènes regroupent une majorité de la population. Plusieurs facteurs sont probablement en jeu :
- les types de matériaux utilisés pendant la construction des bâtiments, voiries et infrastructures. Le béton ou le bitume sont deux matériaux qui ont tendance à stocker la chaleur ;
- l’occupation des sols : la ville est très peuplée, il y a peu d’espaces verts qui peuvent apporter de la fraîcheur (de l’ombre en journée et de l’évaporation de nuit) ;
- la morphologie urbaine : les voies de circulation sont assez étroites et permettent mal la circulation de l’air (d’autant que ces voies sont recouvertes de bitume, matériau qui retient la chaleur) ;
- le dégagement de chaleur issu des activités humaines : les moteurs, systèmes de chauffage ou de climatisation dégagent de la chaleur. En ville, puisque la population et l’activité y sont plus denses qu’en campagne, le phénomène surchauffe.
On évalue ainsi environ 6 000 décès qui sont dus aux canicules de ces dernières années. Les conséquences à l’apparition de ces îlots de chaleur sont variées.
Quelles sont les conséquences de ce phénomène et comment lutter contre ?
Les îlots de chaleur sont à l’origine d’un inconfort thermique, d’une mauvaise qualité de l’air et de risques sanitaires (pouvant aller jusqu’à la mort). À Paris et en périphérie, le risque de décès lié à la canicule est plus élevé de 18 % dans les communes les moins arborées. On peut donc agir.
Les solutions techniques à mettre en œuvre pour lutter contre ces îlots de chaleur urbains doivent avant tout être adaptées au contexte et au climat local.
- Accorder une place plus importante à l’eau et à la nature dans les projets d’aménagement, cela permet de créer des zones où l’eau peut s’évaporer en rafraîchissant l’environnement proche.
- Optimiser l’organisation spatiale permet aux espaces ne pas bloquer les couloirs de ventilation naturelle et améliore le confort thermique général.
- Favoriser une conception technique adaptée pour utiliser des matériaux et équipements pertinents en tenant compte du confort d’été.
- Favoriser une conception intégrée en tenant compte des usages, des besoins et des pratiques de gestion, en installant par exemple un arrosage des chaussées avec l’eau stockée dans un bassin enterré.
Le savoir-faire du secteur est nécessaire pour réaliser ces aménagements et proposer des solutions éclairées aux usagers.
Quel rôle pour les travaux publics ?
Le secteur des travaux publics a un savoir-faire reconnu dans l’aménagement et la végétalisation des espaces. Les entreprises de TP contribuent à réguler les températures dans les zones urbaines, mais aussi à apaiser et à assainir le cadre de vie des habitants. Elles mettent en œuvre :
- des revêtements innovants : pour lutter contre la chaleur, on peut utiliser des revêtements poreux ou des granulats clairs qui renvoient la lumière du soleil et chauffent moins, ou qui permettent de stocker de l’eau qui s’évapore la nuit tout en rafraîchissant la zone ;
- des zones ombragées, des fontaines, des jeux d’eau et le renforcement de la végétation : ces équipements permettent de rafraîchir les espaces en évitant les surchauffes le jour et en permettant le rafraîchissement la nuit ;
- des enrobés composés pour partie de coquillages broyés : ces enrobés sont plus clairs, poreux et participent à utiliser des matériaux recyclés (les déchets de coquillages) ;
- de la végétalisation des rails de tramway : pour les plateformes de roulement et bordures de voies par exemple. Ces équipements végétaux aident à réduire l’effet d’îlot de chaleur.
Les premières expérimentations menées dans trois rues de Paris ont permis de faire baisser la température d’environ 2 °C en moyenne.
©TP Demain 2022