Les pathologies de voirie

Voirie
A retenir
A retenir
  • Qu’il s’agisse d’usure naturelle ou de pathologies résultant d’un affaissement, d’un affaiblissement, de fissures, si elles ne sont pas traitées à temps, les dégradations des chaussées peuvent entraîner de lourds travaux jusqu’à une réfection complète de la route.
  • On distingue quatre types de pathologies.
Sommaire
Sommaire
  • Qu’est-ce qu’une pathologie de voirie ?
  • Quelles sont les pathologies de voirie les plus courantes ?
  • Comment traiter les pathologies de voirie ?

Qu’est-ce qu’une pathologie de voirie ?

Par le terme « pathologie de voirie », on désigne les dégradations que peut subir la chaussée sous l’action de l’eau, de la chaleur, du trafic et la plupart du temps des trois facteurs simultanément.

 

Quelles sont les pathologies de voirie les plus courantes ?

On distingue quatre types de pathologies de voirie :

  • les déformations, comprenant :
    • les affaissements de rive
    • les flaches
    • les orniérages
  • les fissures, comprenant :
    • les fissures longitudinales
    • les fissures transversales
    • le faïençage
  • les arrachements, comprenant :
    • les nids-de-poule
    • les pelades
    • le plumage
  • les remontées, comprenant :
    • le ressuage
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Les affaissements de rive sont des tassements en rive de chaussée formant une cuvette accompagnée d’un bourrelet à l’extérieur de la chaussée.
Ils sont dus à une épaisseur de matériaux insuffisante en rive de chaussée et/ou à un problème de drainage accentué par l’infiltration des eaux stagnantes dans la cuvette formée.
L’affaissement de rive s’il n’est pas réparé peut évoluer en faïençage, puis en arrachage de couche de surface et en nid-de-poule.

 

Les flaches sont des tassements localisés en pleine voirie, de forme ovale. Ils sont le résultat d’une fatigue localisée sur les chaussées souples dû à un défaut de portance du sol. Ils entraînent un faïençage, puis un départ de matériaux qui forme un nid-de-poule.

 

L’orniérage est un tassement longitudinal de la chaussée localisé au niveau des bandes de roulement qui est dû à une fatigue de la chaussée par tassement des couches inférieures, lié à un défaut de portance du sol, ou à un sous-dimensionnement de la structure de la chaussée.

 

Les fissures longitudinales sont des cassures de la couche de roulement qui apparaissent en surface dans le sens de l’axe de la chaussée. Elles peuvent avoir plusieurs causes :

  • fatigue de la chaussée liée à un défaut de portance
  • sous-dimensionnement des couches inférieures de structure
  • défaut de construction ou élargissement de chaussée
  • retrait d’un sol argileux suite à une longue période de sécheresse

Là encore, le départ des matériaux de surface va entraîner l’apparition de nids-de-poule.

 

Les fissures transversales sont des cassures de la couche de roulement perpendiculairement à l’axe de la chaussée. Elles sont dues à un retrait des couches d’assise traitées aux liants blancs, au séchage de ces dernières, voire encore à un défaut de joint de reprise des enrobés. Là encore, la situation peut évoluer en faïençages, flaches, départs de matériaux et à terme en nids-de-poule.

 

Le faïençage se traduit par un maillage de fissures croisées sur une zone localisée.
Il est lié à une fatigue accentuée de la couche de roulement, qui est due à une structure insuffisante ou à un défaut de portance du sol.
Le faïençage est le stade de dégradation juste avant l’arrachement des matériaux et l’apparition des nids-de-poule.

 

Les nids-de-poule sont des trous présents à la surface de la chaussée qui laissent apparaître les couches de structure. Ils sont dus à un départ du matériau facilité par l’infiltration et l’accumulation des eaux de ruissellement. À ce stade, si aucune réparation n’est réalisée, l’étanchéité de la structure de la chaussée n’est plus assurée et sa dégradation va rapidement se propager.

 

La pelade est un arrachement de la couche de surface par plaques entières. Elle peut être le résultat d’un sous-dimensionnement de la couche de roulement qui la rend incapable de résister aux efforts horizontaux liés au trafic routier. Elle peut également résulter d’un défaut de collage de la couche de roulement sur la couche d’assise. Si la pelade n’est pas réparée, l’étanchéité de la chaussée risque de ne plus être assurée, et la pathologie peut évoluer jusqu’au stade du nid-de-poule.

 

On appelle plumage l’arrachement progressif des gravillons d’enduit superficiel. Le plumage peut être causé par un sous dosage du liant bitumineux utilisé lors de la mise en œuvre, à un défaut de propreté des gravillons utilisés, ou à un défaut de compactage.
Suite à un plumage important, la couche de roulement n’est plus étanche, ce qui augmente le risque d’apparition de dommages dus aux infiltrations de ruissellement dans les couches de structure de la chaussée.

 

On désigne par ressuage une remontée en période de fortes chaleurs du liant bitumineux à la surface de la couche de roulement. Cette pathologie peut être causée par un excès de bitume, ou un enfoncement excessif des granulats dans un support trop mou. Cette pathologie peut causer des arrachements de la couche de surface, en particulier lors du passage d’engins lourds (tracteurs, poids lourds).

 

Comment traiter les pathologies de voirie ?

En fonction de la gravité des pathologies constatées, on peut utiliser les techniques de traitement suivantes :

  • reprofilage
  • purge
  • bouchage
  • imperméabilisation
  • cloutage

Le reprofilage vise à corriger les problèmes dus à la stagnation des eaux à certains endroits de la couche de roulement. Il permet, par ajout de matériaux en surface (grave ou enrobés), de redonner à la chaussée un profil en travers pourvu d’une pente de 2 à 3 cm/m capable d’assurer un écoulement correct des eaux de ruissellement.

 

La purge vise à évacuer la partie dégradée de la structure de chaussée et à la remplacer par une structure saine, porteuse et correctement drainée.

 

Le bouchage permet une remise en état rapide d’un nid-de-poule de faible importance, lorsque les couches de structures ne sont pas atteintes, afin d’en maintenir la sécurité et d’éviter une accélération des dégradations.

 

L’imperméabilisation consiste à reconstituer une étanchéité de surface, sur les chaussées usagées par épandage d’un film d’émulsion de bitume associé à un voile de gravillons de la granulométrie choisie en fonction de la réparation à effectuer.

 

Le cloutage consiste à étendre une ou plusieurs couches de gravillons de granulométrie choisie, afin de supprimer les effets liés à la présence d’un film de bitume résiduel (ressuage) à la surface de la chaussée en période chaude.

 

©TP Demain 2020 (Photographie 1 : Mathis73 B./Wikimedia Commons ; photographies 2 et 8 : Tomasz Sienicki/Wikimedia Commons ;
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photographies 6, 13, 14, 15 : Florent Dal Pos/EGLEFOR ; photographie 7 : Erik Mclean/Unsplash ; photographie 9 : Alexandra Lowenthal/Unsplash ;
photographie 10 : PxHere ; photographie 11 : PPD/Pixnio ; photographie 12 : Editor5807/Wikimedia Commons ; photographie 16 : ThomBal/Adobe Stock ;
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