Les réseaux d’eau

Réseaux humides
A retenir
A retenir
  • La disponibilité des ressources en eau est menacée par le changement climatique.
  • L’objectif à atteindre consiste à réduire les prélèvements d’eau de 25 % en 15 ans.
  • Cela entraîne un besoin de modernisation et de renouvellement des réseaux existants.
Sommaire
Sommaire
  • Quels sont les enjeux des pertes en eau potable ?
  • Pour quelles raisons y a-t-il autant de fuites ?
  • Que peut faire le secteur des travaux publics face à cette problématique ?

Quels sont les enjeux des pertes en eau potable ?

Le réseau actuel d’eau en France est astronomique. Le réseau d’eau potable correspond à 996 000 kilomètres, soit environ trois fois la distance Terre-Lune. Le réseau d’assainissement de son côté représente à son tour 380 000 kilomètres supplémentaires.

Le réseau est conçu pour assurer le cycle de distribution de l’eau, dans cet ordre :

  • le prélèvement de l’eau dans les cours d’eau ou nappes ;
  • la potabilisation où l’eau est traitée et purifiée pour devenir potable ;
  • le stockage dans divers réservoirs avant distribution ;
  • la distribution de l’eau potable aux différents utilisateurs.

Puis, après utilisation par les utilisateurs :

  • la collecte des eaux usées ;
  • le traitement de ces eaux pour les purifier ;
  • le rejet dans le milieu naturel de l’eau épurée.

Dans ce cycle, 20 % de l’eau se perd entre le prélèvement et la distribution. Cela signifie que la consommation annuelle d’environ 18,5 millions d’habitants est perdue.

L’approvisionnement en eau va diminuer à cause du changement climatique, rendant certaines régions plus fragiles face aux sécheresses. Des gaspillages aussi importants ne seront plus permis.

Pour quelles raisons y a-t-il autant de fuites ?

Les pertes en eau peuvent être la conséquence de plusieurs facteurs :

  • l’âge et le type de la canalisation : plus la canalisation est ancienne, plus elle est susceptible de fuir ;
  • la corrosion des canalisations : naturellement, les canalisations risquent de « rouiller » et de se percer à cause de l’eau qu’elles transportent ou à cause de l’humidité du terrain ;
  • le vieillissement des joints d’étanchéité : en vieillissant, les joints perdent leur étanchéité ;
  • les mouvements de sol : en se déstabilisant, le sol qui soutient la canalisation cause des déformations qui peuvent entraîner des fuites ;
  • d’autres incidents divers : chocs, accidents, perçages lors de travaux, etc.

Afin de moderniser les réseaux, il faut avant tout mieux les connaître. Certains départements ne tiennent toujours pas de suivi pour la consommation d’eau sur leur territoire. Ils ne calculent pas les pertes éventuelles. De la même manière, certains réseaux anciens ou ruraux ne sont pas connus, car leur position a été trop imparfaitement relevée à l’époque.

De plus, le besoin urgent de modernisation du réseau ne se traduit pas par des investissements. Ce manque d’investissement est estimé entre 2 et 3 milliards d’euros par an. Les zones rurales sont les plus touchées par ces enjeux. En effet, elles ont une moins grande densité de population, et des réseaux plus étendus, du fait que leur territoire est plus important. Elles disposent donc d’un plus faible revenu (moins d’abonnés) pour permettre les investissements plus importants (réseau plus étendu) dont il y aurait besoin.

Les compétences des entreprises de travaux publics sont donc nécessaires tant pour diagnostiquer les réseaux existants que pour installer et moderniser les réseaux actuels.

 

Que peut faire le secteur des travaux publics face à cette problématique ?

Les travaux publics sont compétents tout d’abord pour détecter les fuites sur le réseau d’eau. Plusieurs méthodes de détection existent, soit de manière acoustique en détectant le son de la fuite à l’aide d’un microphone spécialisé, soit avec des moyens techniques plus importants pour de plus larges campagnes de diagnostic en injectant du gaz traceur et en utilisant la thermographie à la caméra infra-rouge ou au géoradar (radar spécialisé pour les sols).

Au-delà de la détection, les entreprises de travaux publics sont chargées de relever avec précision les réseaux d’eau qu’elles installent. Ce relevé permet d’avoir une bonne connaissance des tracés et positions et donc une meilleure détection des fuites éventuelles.

L’installation de réseaux séparatifs de collecte des eaux usées et eaux pluviales permet de limiter les risques de rejet d’eaux non-traitées en cas de forte pluie. Le remplacement de ces anciens réseaux unitaires est une des clefs pour assainir et rendre plus résilient le réseau.

Enfin, au-delà du simple renouvellement et d’un bon entretien des canalisations, le secteur des TP est capable d’installer des réseaux « intelligents » (« smartgrids ») qui permettent de limiter les pertes. Des capteurs situés le long des tuyaux enregistrent et font remonter en permanence des informations sur l’état des canalisations. Ces capteurs servent à améliorer le rendement des réseaux.

La combinaison de la modernisation du réseau (réseaux séparatifs et smartgrids), et de l’entretien du réseau actuel (détection de fuites et amélioration des connaissances) permettra grâce à un financement adapté de réduire les pertes en eau et améliorera la disponibilité en eau en France face au changement climatique.

©TP Demain 2022

Suggestions

Comment utiliser la sectorisation pour optimiser un réseau de distribution d’eau et réduire les fuites d’eau

Les enjeux de la détection des fuites

Les causes et origines des fuites