De l’Antiquité à nos jours, la structuration des territoires au moyen de voies de communication a toujours été un besoin prépondérant de l’humanité.
- Que représentait le réseau routier dans le monde antique ?
- Quelle fut l’évolution du réseau routier de l’Antiquité au Moyen Âge ?
Que représentait le réseau routier dans le monde antique ?
Dès le néolithique (6 000 ans av. J.-C.), se déplacer a été une nécessité pour les premiers hommes pour :
- suivre les troupeaux
- échapper aux saisons difficiles
- se procurer de la nourriture et des matières premières
Les hommes n’utilisent alors pas encore de routes pour les déplacements. Les chemins se tracent sous le passage répété des tribus.
Par la suite, à l’âge du bronze (3 100 av. J.-C.) et à l’âge du fer, apparaissent les premiers chemins aménagés destinés à faciliter le commerce et les échanges marchands.
Le pharaon Khéops (2 600 ans av. J.-C.) a fait construire une route qui, d’après le témoignage d’Hérodote (480 av. J.-C.), a occupé 100 000 hommes pendant dix années.
À partir de l’Antiquité, et en particulier de la présence romaine dans le bassin méditerranéen, les routes sont devenues de première importance. Elles ont permis à l’Empire romain d’étendre son contrôle et sa puissance sur des distances jamais égalées allant de l’Égypte à la Grande-Bretagne actuelle.
Quelle fut l’évolution du réseau routier de l’Antiquité au Moyen Âge ?
Au VIIe siècle, de nouvelles routes créées vers l’Europe du Nord mènent à la façade atlantique, comme le port de Quentovic dans le Pas-de-Calais.
Sous l’impulsion de Charlemagne (742-814), il est reconstruit des voies romaines et les ponts sont restaurés. Le réseau routier commence à évoluer de nouveau.
À partir du XIIe siècle, les échanges s’intensifient avec l’Angleterre et l’Irlande, les pourtours de la Baltique et de la Méditerranée. De nouvelles routes sont créées pour constituer un réseau secondaire adapté aux usages locaux. À cette époque la circulation s’intensifie :
- les ouvriers agricoles saisonniers se déplacent de ville en ville pour proposer leur travail
- les artisans compagnons se rendent sur les chantiers de cathédrale et de château
- les colporteurs développent le commerce de la soie, d’épices et de matières précieuses
- les pèlerins manifestent leur dévotion sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle
- les soldats et chevaliers s’en vont guerroyer en Terre Sainte
Chemins et routes forment alors un réseau de plus en plus structuré, qui relie les fermes, places de marché, villages, villes, châteaux. Les routes deviennent le symbole de l’activité humaine, du commerce et de l’exercice du pouvoir.
Rarement empierrées et souvent peu praticables, les routes de cette époque, contrairement aux réseaux antiques, n’ont laissé que peu de traces archéologiques. Seul le pont d’Avignon, dont 4 arches subsistent aujourd’hui, a traversé les âges et s’est ancré dans la mémoire collective grâce à la célèbre comptine populaire dont on ne connaît ni l’auteur, ni l’origine.
©TP Demain 2020 (Illustrations 1 et 3 : Florent Dal Pos/EGLEFOR ; photographie 2 : Paul Hermans/Wikimedia Commons ; photographie 4 : gallica.bnf.fr/Bibliothèque nationale de France)