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BIM

L’interopérabilité

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A RETENIR
  • L’interopérabilité est le moyen par lequel des « logiciels » permettent aux acteurs liés à la construction d’un ouvrage de travailler ensemble.
  • Cette collaboration nécessite d’utiliser des données partagées et des outils numériques adaptés et compatibles.

Qu’est-ce que l’interopérabilité ?

L’interopérabilité est la capacité des logiciels de communiquer entre eux et d’échanger des informations. Cela permet aux utilisateurs de travailler collectivement sur un même projet au moyen de documents partagés afin d’éviter la perte d’information et de garantir des documents à jour pour tous.

De quelle manière les outils opèrent-ils entre eux ?

  • Les données géographiques SIG, ou plans de géomètres, servent de support au tracé d’un nouveau projet de route.
  • Le projet de route est modélisé en 3D et un logiciel de cubature permet de déterminer les volumes de déblais-remblais.
  • À partir des dimensions de la route et des données de circulation, on calcule les caractéristiques des différentes couches de la chaussée.
    Automatiquement, le modèle 3D se met à jour et permet de créer des profils en long ou en travers.
  • L’ensemble des informations de quantité de matériaux sont ensuite envoyées vers un logiciel d’édition de devis.
  • Sur chantier, le chef d’équipe à l’aide d’une tablette connectée peut récupérer l’ensemble des informations techniques : bordereaux de prix, devis, profils en long et en travers, etc.
  • L’engin de terrassement est géopositionné grâce au modèle 3D du projet, et chaque coup de pelle communique avec la maquette pour contrôler le projet et ajuster éventuellement les coûts et quantités.
  • Etc.
SIG – Système d’information géographique
Un système d’information géographique, ou SIG, est un système d’information conçu pour recueillir, stocker, traiter, analyser, gérer et présenter tous les types de données spatiales et géographiques.
Par exemple : relief, objets 3D présents sur place (bâtiments, construction…) et données invisibles (passages de réseaux, zones inondables ou non-constructibles…).

 

Quel est le lien entre l’interopérabilité et le BIM ?

Dans le cas général, le responsable BIM du projet met à disposition un fichier central pour que chaque acteur du chantier puisse y travailler, c’est-à-dire consulter et ajouter des données.
Pour cela, il faut des règles communes de travail.

Sur ce fichier central, chacun peut modifier et enrichir les éléments qui concernent les travaux dont il a la charge, sans agir sur les éléments du chantier dont il n’a pas la responsabilité.

Pour pouvoir communiquer avec le fichier central, les différents logiciels doivent parler le même langage informatique. C’est ce que l’on désigne par le terme « d’interopérabilité ».

  • Si l’entreprise utilise un logiciel de facturation, dans lequel les quantités de matières facturées sont saisies manuellement, pour passer en organisation BIM, elle doit changer d’outil et opter pour un logiciel capable de récupérer les quantités à partir des données du fichier central.
  • Si l’entreprise utilise une base de données gérée par un logiciel dédié de type BIMOffice ou Attic, elle peut connecter celle-ci au fichier central du projet, de façon à ce que les éléments s’actualisent automatiquement et évitent à l’entreprise un travail de ressaisie.
  • Si les engins sont équipés de capteurs adaptés et d’un logiciel capable de communiquer avec les données de cubature du fichier central, l’agent peut automatiser le suivi des terrassements et disposer d’un quantitatif précis.
Fichier central
Le fichier central dans une architecture BIM est l’objet informatique qui contient toutes les couches d’informations liées au projet et sur lequel les logiciels spécifiques des différents acteurs vont pouvoir s’appuyer.

 

Quels sont les défis que l’interopérabilité doit lever ?

La complexité des projets, la difficulté de disposer d’informations actualisées, les aléas, la nécessaire adaptation de l’ouvrage au terrain sont autant de facteurs qui multiplient les sources d’erreurs, augmentent le temps passé à contrôler la cohérence des données et à sécuriser la communication, sans parler des portions d’ouvrage qu’il faut ajuster une fois construites, ou des responsabilités qu’il faut identifier en cas de dommage.

Tout cela a un coût qui pourrait être économisé si les informations transmises aux différents acteurs du chantier pouvaient gagner en fiabilité.

C’est ce défi que le BIM et l’interopérabilité des outils techniques ont pour objectif de relever.

Aujourd’hui, la majorité des études sont réalisées sur des logiciels qui disposent déjà de capacités de type BIM (Covadis et Mensura par exemple). Les engins de terrassement munis de capteurs sont capables d’interpréter les modèles 3D et de renvoyer des données de cubature. Sur les projets d’ouvrages de Travaux publics, la précision numérique disponible n’est pas suffisante pour permettre une gestion BIM globale, mais les capacités des outils et des logiciels augmentent rapidement.

Les Travaux publics utilisent extensivement les données géographiques des SIG. Un échange entre les projets BIM et ces données permet en amont de récupérer les informations sur l’état existant des réseaux, les contraintes réglementaires (sites inondables, etc.) de façon à concevoir les ouvrages en conséquence.

La convergence du SIG et du BIM est une problématique qui a émergé en 2016.
Des évolutions sont encore nécessaires pour permettre aux données géographiques et aux données du projet de converger au sein d’un même fichier central BIM. L’intérêt de disposer d’une interopérabilité entre les deux dispositifs (BIM et SIG) est majeur, en particulier dans le cas de travaux urbains qui génèrent un grand nombre d’interfaces avec l’existant (ponts, passages supérieurs, réseaux enterrés, rénovations de chaussées).

À terme, la gestion et la maintenance des réseaux et ouvrages auront besoin de données qui nécessitent la mise en place de l’interopérabilité SIG/BIM.

 

Avec l’amélioration des données des ouvrages de Travaux publics, les projets de bâtiment bénéficieront à leur tour d’une plus grande précision des SIG dans leurs relations avec les voiries existantes (VRD), ainsi que toutes les études environnementales (analyse thermique, exposition au vent, distance aux différents services, impacts sociaux, etc.).
©TP Demain 2020 (Photographie 1 droite : Envato Elements ; gauche : Florent Dal Pos/EGLEFOR ;
illustration 2 : Florent Dal Pos/EGLEFOR ; photographie 3 : sculpies/Adobe Stock)
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