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Transition écologique

Optimiser les placements et déplacements des engins de transport

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A RETENIR

Pour minimiser les émissions de CO2 des engins de transport, il est nécessaire de tenir compte de deux paramètres :

  1. Le placement de l’engin de transport à proximité de l’engin d’extraction ;
  2. L’itinéraire à suivre entre les points de chargement et de déchargement des matériaux.

Quels sont les différents types d’engins de transport utilisés en atelier d’extraction ?

Les engins de transport de matériaux mobilisés en rotation sous les engins d’extraction dépendent de la tâche à réaliser, des rendements souhaités et des emprises disponibles pour assurer les rotations.

Pour cela on distingue plusieurs types d’engins.

Tombereaux rigides

Également appelés « tombereaux rigides », les dumpers sont adaptés au transport d’importants volumes de matériaux tels que déblais et gravats. Leur utilisation nécessite de disposer d’une configuration de chantier spacieuse, à faibles pentes et avec des pistes stabilisées. Les distances nécessaires aux manœuvres sont plus importantes que dans le cas d’un tombereau articulé. Les dumpers ne sont pas autorisés à évoluer sur route.

Tombereaux articulés

Véhicules tout-terrain équipés d’une benne basculante, ils permettent de transporter d’importants volumes de matériaux dans des conditions de chantier et de pistes sous contraintes. (espaces réduits, faible portance, manœuvres difficiles…). Les tombereaux articulés ne sont pas autorisés à évoluer sur route.

Camions benne / tracteurs benne

Véhicules routiers équipés d’une benne portée ou tractée. Ils sont souvent utilisés pour le transport de sable, de tout venant, de terre végétale, etc. On distingue des capacités de tonnage différentes en fonction du nombre d’essieux. Ces véhicules sont autorisés à évoluer sur route, dans le respect de leur TPAC (poids total autorisé en charge).

Motobasculeurs

Engins très maniables et de petite capacité, ils sont utilisés pour transporter des matériaux dans le cadre de chantiers de faible emprise. Ils ne sont pas autorisés à se déplacer par la route, sauf s’ils disposent des équipements nécessaires.

Pour minimiser les émissions de GES lors du transport de matériaux, il convient de respecter 5 règles :

  1. Adapter la taille de l’engin de transport à la tâche à réaliser et à la géométrie du chantier.
  2. Supprimer les déplacements et les reprises inutiles de matériaux.
  3. Déplacer l’engin en pleine charge. Éviter les charges partielles et les déplacements à vide.
  4. Choisir les trajets les plus courts pour déplacer les matériaux de la charge à la décharge.
  5. Couper le moteur chaque fois que l’engin n’est pas utilisé.
Un tableau qui met en relation la taille d'un engin de de chantier avec le carburant consommé et le taux CO2 émis.
Dans le cadre de l’éco-conduite liée au changement climatique, voici un tableau qui met en relation la taille d’un engin de chantier avec le carburant consommé et le taux CO2 émis.

Quels sont les paramètres techniques et opérationnels à considérer ?

Les émissions de CO2 d’un engin de transport sont directement liées :

  • à ses caractéristiques techniques propres,
  • aux contraintes opérationnelles du chantier.

 

Caractéristiques techniques

  • Capacité de charge

La capacité de charge d’un engin de transport dépend de la taille de la benne, c’est-à-dire de la capacité de charge maximale de l’engin. Celle-ci peut-être exprimée en tonnes (véhicules routiers) ou en m3 (engins de transport TP).

Pour des raisons de sécurité et pour éviter les surconsommations de carburant donc les surémissions de CO2, la capacité de charge maximale est une limite réglementaire à approcher le plus possible sans jamais la dépasser.

  • Couple moteur

Le couple du moteur de l’engin conditionne la performance et la consommation optimale de carburant. L’engin est à choisir de façon à ce que son couple soit suffisant pour le transport à réaliser. Tout surdimensionnement moteur engendre des émissions inutiles de CO2.

  • Taille et poids de l’engin

La taille et le poids de l’engin sont des facteurs clés à prendre en compte pour éviter de rencontrer des obstacles et de provoquer des dommages sur les sols et les chaussées sous-dimensionnées.

Tout dommage causé et tout obstacle rencontré, nécessiteront de mettre en œuvre une solution technique, ou une solution de réparation qui se chiffrera également en coût carbone inutile. Le meilleur CO2 étant celui qu’on ne produit pas, la conduite des engins de transport est une conduite qui doit anticiper tous les obstacles de façon à ne pas y être confronté.

Contraintes opérationnelles des engins de transport

On entend par contrainte opérationnelle toutes les contraintes liées aux limites de l’engin dans son environnement de travail. Ces contraintes doivent être prises en compte pour définir les trajets et déplacements les plus économes en émissions de CO2.

  • Diamètre de braquage

Le diamètre de braquage d’un engin de transport désigne l’espace nécessaire pour effectuer un demi-tour, les roues étant braquées au maximum. Connaître ce diamètre permet d’éviter de s’engager dans des espaces trop étroits pour faciliter les manœuvres, donc minimiser les émissions de CO2.

  • Longueur et hauteur de l’engin

Il est important de connaître et d’estimer ces dimensions pour éviter tout obstacle qui bloquerait l’engin et nécessiterait d’avoir recours à une aide extérieure, ou à des manœuvres excessives qui viendraient ajouter leur empreinte carbone à l’empreinte existante de l’engin.

  • Pente maximale

Un engin de transport est conçu pour gravir une pente maximale. Cette valeur limite doit être respectée. Dans le cas contraire, le risque de perte de contrôle ou de basculement est augmenté. Tout dégât ou accident provoqué sur l’engin aura un coût carbone qui viendra augmenter le coût carbone direct de l’engin.

  • Vitesse maximale

Respecter les limites de vitesse en fonction des conditions des pistes et de visibilité est essentiel pour maintenir les émissions de CO2 à leur niveau le plus bas. En augmentant la vitesse, on augmente inévitablement les accélérations et les freinages, ce qui augmente la consommation de carburant, donc les émissions de CO2, sans que le gain de temps ne soit significatif.

Quel est le rôle de l’étude d’exécution dans la réduction des émissions de CO2 ?

Établir le plan de circulation des engins de transport dans l’emprise du chantier, localiser les zones de stockage et de manœuvre, organiser les livraisons de façon à limiter les reprises, définir les trajets les plus courts, ou les moins consommateurs de carburant, entre les points de charge et de décharge, mettre en place un double flux… tous ces éléments à prendre en compte font partie de l’étude d’exécution du chantier.

Selon l’organisation des entreprises, cette tâche revient au conducteur de travaux ou au chef de chantier.

Ces éléments d’organisation vont permettre de limiter à la source les émissions de CO2 liées au transport des matériaux en agissant directement sur la réduction de kilomètres à parcourir.

Cette organisation “bas carbone” mise au point, il est important de la formaliser au moyen de plans et de planning d’occupation des espaces, de façon à la communiquer à l’ensemble des conducteurs d’engins, car si ils sont formés à réduire les émissions de CO2 liées aux gestes de conduite. Ils ne peuvent pas agir sur les émissions de CO2 directement liées à l’organisation générale du chantier.

©tp.demain 2023
Image (Tanguy Delcroix / Florent Dal Pos EGLEFOR)
MAJ le 15/10/2023


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