Réaliser la prise de poste et assurer l’entretien de premier niveau des engins dans le cadre de l’éco-conduite nécessite de comprendre l’impact de chaque vérification sur les émissions de CO2 de la machine.
Prise de poste : quels sont les points de vérification en lien avec les émissions de CO2 ?
La prise de poste de chaque machine nécessite de passer en revue certains points de vérification.
Les points à vérifier permettent :
- de sécuriser l’aspect réglementaire de la conduite,
- d’assurer la sécurité du conducteur,
- de réduire la consommation de carburant donc les émissions de CO2.
Nous allons détailler ici l’explication des points de vérification de la prise de poste d’une minipelle qui ont un lien direct avec l’économie de carburant et par conséquent avec les émissions de CO2.
Document : le carnet d’entretien à jour
Il fait le lien avec l’atelier et vous permet de vous assurer que l’entretien de la machine a été réalisé conformément aux instructions du constructeur. Ce qui signifie que la machine est en état optimal pour fonctionner, et que sa consommation de carburant ne sera pas augmentée par un défaut d’entretien. Si le carnet d’entretien n’est pas à jour, il faut immédiatement contacter l’atelier pour programmer une révision.
A l’extérieur de la machine
Contrôle visuel des pièces d’usure :
Des pièces d’usure en bon état garantissent que vous allez pouvoir réaliser votre tâche sans ajouter de puissance supplémentaire pour compenser l’usure de la pièce. Si le témoin d’usure est atteint, il faut remplacer la pièce sans attendre. Dans le cas contraire, vous allez gaspiller une énergie inutile et augmenter vos émissions de CO2, pour aboutir au même résultat
État du fût et de la tige des vérins, absence de fuites au niveau du joint et des flexibles
Tige désaxée, fut endommagé, fuite au niveau du joint… Autant de points qui vont diminuer l’efficacité du vérin et nécessiter de pousser le régime moteur pour obtenir le résultat attendu, donc augmenter la consommation de carburant et ses conséquences… Une fuite hydraulique au niveau des flexibles signifie que le circuit hydraulique n’est pas étanche. Dans ce cas, une partie de la pression du circuit est perdue, et pour obtenir la pression nécessaire il va falloir pousser le régime moteur, donc augmenter la consommation et les émissions de CO2.
Axes des parties articulées suffisamment graissés
Les points d’articulation des parties mobiles d’un engin sont particulièrement sensibles aux frottements. Il est difficile de totalement supprimer cette énergie perdue, mais un graissage approprié permet de la réduire et de la maintenir au niveau minimum. En l’absence de graissage, le moteur devra monter en puissance pour compenser les frottements des articulations.
Etat du train de chenille
Usure de la couronne dentée, usure du galet supérieur et serrage et usure des galets inférieurs, fuite hydraulique au niveau du barbotin, usure et emplacement de la roue folle au niveau des maillons, tension du train de chenille :
le train de chenille est en contact avec le sol ; s’il est défectueux, le déplacement de l’engin peut être rendu difficile, et encore une fois la défaillance sera compensée par une augmentation du régime moteur…
Fuite sous la machine
Une fuite d’huile sous la machine peut être le symptôme d’un joint défectueux dans le circuit hydraulique ou plus grave, d’un joint de culasse ou d’un problème de fuite d’huile au niveau du moteur. Dans ce dernier cas, la fuite a un impact direct sur la performance et le rendement du moteur, ce qui risque de provoquer une surconsommation de carburant, donc une surémission de CO2.
Sous le capot de la machine
- Etat général extérieur du moteur
Vérifier l’état général du moteur permet de détecter les anomalies telles que fuites apparentes, colliers mal serrés, encrassement général, etc. Toute anomalie, au état dégradé du moteur, a un impact direct sur sa performance. Ce qui signifie que pour obtenir le résultat souhaité, une surconsommation de carburant sera nécessaire.
- État de l’huile moteur
Si l’état et le niveau de l’huile dans le moteur sont insuffisants, le frottement des pièces les unes contre les autres va s’accentuer et générer une déperdition d’énergie sous forme de chaleur. Cette déperdition n’est pas affectée au travail et constitue donc une perte qui sera compensée par une surconsommation du moteur et une surémission de CO2.
- Niveau du liquide de refroidissement et propreté du radiateur
Le moteur produit de la chaleur pendant la combustion du carburant. Si cette chaleur n’est pas dissipée efficacement, la température du moteur augmentera rapidement, ce qui peut entraîner une défaillance des composants et une diminution de l’efficacité du moteur. C’est le rôle du circuit de refroidissement de transférer cette chaleur au liquide de refroidissement et de l’évacuer vers l’extérieur de l’engin par le radiateur. Dans le cas où le circuit de refroidissement est défaillant, la chaleur du moteur ne peut pas être maintenue à sa température optimale, son rendement peut s’en trouver diminué et sa consommation de carburant peut augmenter, ainsi que ses émissions de CO2.
- Propreté du filtre à air
Le filtre à air retient les particules solides de l’air ambiant, avant que celui-ci ne soit envoyé dans le moteur, pour permettre la combustion du carburant. Sans air dans des proportions suffisantes, la combustion du carburant est insuffisante et le rendement du moteur baisse. Sa consommation augmente alors pour réaliser le travail voulu et les émissions de CO2 augmentent également en proportion.
- État de l’huile hydraulique
Un mauvais état de l’huile et son niveau insuffisant dans le circuit hydraulique peuvent entraîner surchauffes et cavitation, c’est-à-dire la formation de bulles d’air dans le circuit. Ces phénomènes peuvent provoquer des pertes de puissance, des chocs hydrauliques, diminuer la durée de vie de l’engin et engendrer des dégâts matériels importants. Ces événements vont générer une surconsommation de carburant et donc une augmentation des émissions directes de CO2 à l’échappement. En cas de dommage sur le matériel, le changement anticipé des pièces, au-delà des coûts financiers générés, va se traduire par une augmentation du coût carbone dû à leur fabrication et à leur transport.
- Dans la cabine
Réglage du siège et des rétroviseurs :
Le confort du conducteur a un impact direct sur son style de conduite. Mal installé, il est probable que sa conduite sera moins fluide, avec des accélérations brusques, des freinages excessifs et des vitesses élevées. Une conduite agressive augmentera la consommation de carburant et donc les émissions de CO2.
- Adapter le régime moteur au couple voulu
Il est nécessaire d’adapter le régime moteur au couple optimal pour effectuer une tâche. En surrégime, le moteur accélère inutilement en dehors de sa plage de fonctionnement optimal, ce qui au-delà d’une surconsommation de carburant, peut diminuer la durée de vie du moteur et générer des émissions directes (échappement) et indirectes (réparations) de CO2 inutiles.
- Prendre connaissance de l’abaque de charge
Dans le cas du levage de charge, il est indispensable d’utiliser le mode levage de l’engin et de se référer à l’abaque de levage afin de configurer l’engin pour que la charge soit réalisée dans des conditions optimales de sécurité et de sollicitation “normale” du moteur pour que les émissions de CO2 restent minimales. Lorsque la machine est équipée d’un système de gestion de mode de travail, sélectionner le mode « levage ».
©tp.demain 2023 MAJ le 08/10/2023