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Réseaux humides

Valoriser les économies d’eau dans un projet de travaux publics

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A RETENIR
  • La gestion raisonnée de l’eau dans les travaux publics représente un levier essentiel pour répondre aux enjeux environnementaux et économiques actuels.
  • L’identification précise des postes de consommation et le chiffrage rigoureux des économies permettent de développer une stratégie efficace, incluant l’utilisation de technologies adaptées et de protocoles innovants.
  • Pour maximiser l’impact d’une telle démarche, il est important de formaliser les informations dans le mémoire technique, en s’appuyant sur des données concrètes, des références vérifiables et des retours d’expérience.
  • Cette approche, inscrite dans une logique globale de développement durable, offre un avantage compétitif en démontrant la maîtrise technique et environnementale de l’entreprise, tout en répondant aux attentes des maîtres d’ouvrage sensibles aux solutions écologiques.

La gestion durable de l’eau est aujourd’hui une nécessité incontournable dans le secteur des travaux publics. Face aux défis liés au changement climatique, à la raréfaction des ressources et aux nouvelles exigences réglementaires, les entreprises doivent impérativement intégrer des pratiques responsables. L’eau, bien que souvent considérée comme un poste secondaire, représente pourtant un levier d’action puissant, tant sur le plan environnemental que sur celui de la performance économique. Adopter une approche proactive d’économie d’eau dès la phase de conception et savoir valoriser ces actions dans un mémoire technique permet à une entreprise de démontrer son engagement environnemental, d’optimiser ses ressources et de renforcer sa position dans un contexte concurrentiel.

 

Identifier et chiffrer les économies d’eau mises en œuvre

Avant toute valorisation dans un mémoire technique, il est indispensable de procéder à une analyse rigoureuse des postes de consommation d’eau. Cette démarche débute par une lecture attentive des pièces du marché (plans, CCTP, DPGF) et une analyse de l’environnement du projet afin de dresser une stratégie d’économie d’eau.

Une fois identifiés, les postes doivent faire l’objet d’une estimation quantitative. Cela peut se faire à partir de ratios internes (litres/m² pour le compactage, par exemple), issus d’expériences passées ou de données collectées via des démarches QSE. Le but est de quantifier précisément les volumes consommés en fonction de l’activité prévisible afin de mettre en exergue les postes les plus consommateurs d’eau pour pouvoir proposer des alternatives dans son mémoire technique.

 

Structurer et argumenter dans le mémoire technique

Une fois les économies d’eau identifiées et chiffrées, il est essentiel de les intégrer de manière lisible et convaincante dans le mémoire technique. Cette valorisation ne doit pas être vague ou simplement déclarative.

Elle doit reposer sur une structuration logique et des données précises en développant les points clés à savoir :

  • La présentation globale de la stratégie de gestion de l’eau mise en place,
  • La description technique des moyens utilisés (systèmes de récupération, matériels économes, protocoles adaptés,),
  • Le chiffrage des économies attendues avec des données concrètes (mètres cubes économisés, pourcentage de réutilisation),
  • La mise en avant des bénéfices : réduction des coûts, adaptation aux périodes de sécheresse, conformité réglementaire.

La clarté du discours, la présence de schémas ou tableaux comparatifs et la cohérence avec les autres volets de l’offre (planning, méthode, QSE) renforcent la crédibilité. Une entreprise capable de chiffrer ses économies et de les intégrer dans une stratégie globale se démarque clairement dans une phase d’attribution.

 

Étayer par des retours d’expérience et données vérifiables

Pour convaincre un maître d’ouvrage, rien ne vaut la preuve par l’exemple. Les économies d’eau annoncées dans un mémoire technique doivent être appuyées par des références concrètes. Il peut s’agir de :

  • Extraits de rapports QSE antérieurs montrant les relevés de consommation,
  • Études de cas sur d’autres chantiers similaires,
  • Témoignages clients ou certifications environnementales obtenues,
  • Photos ou fiches techniques d’équipements utilisés.

Ces éléments donnent de la consistance au discours et permettent au donneur d’ordre de juger la capacité de l’entreprise à tenir ses engagements. Ils permettent également de répondre à d’éventuelles exigences liées à des labels environnementaux ou à des clauses spécifiques des marchés publics.

 

Conclusion

Savoir valoriser les économies d’eau dans une réponse à un appel d’offre, ce n’est pas seulement montrer une conscience écologique. C’est faire preuve de professionnalisme, d’anticipation et d’innovation. En structurant sa démarche autour d’un diagnostic rigoureux, de solutions concrètes et de preuves tangibles, l’entreprise démontre sa capacité à répondre aux défis environnementaux tout en maîtrisant les coûts induits par la sobriété hydrique. Cette approche permet de renforcer la compétitivité de l’offre, de répondre aux attentes des maîtres d’ouvrage et de participer activement à la transition écologique du secteur des travaux publics.

Ont contribué à l’article :
Mélissa PLOUZANE Yannis Hagel
recommandé par tpdemain
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