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Réseaux humides

Identifier les postes d’économie d’eau dans un projet de travaux publics

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A RETENIR
  • La bonne gestion de l’eau sur un chantier TP passe d’abord par l’identification des usages de l’eau. Les principaux postes concernés sont l’arrosage, le compactage, le nettoyage des engins et la base vie.
  • Chaque usage identifié au travers des pièces du marché de travaux doit être quantifié à l’aide de ratios adaptés issus des pratiques de l’entreprise préférentiellement, à défaut des fiches fournisseurs ou des guides techniques.
  • Cette estimation permet d’établir d’anticiper les besoins, et ainsi de proposer un suivi des consommations pour repérer les excès et des actions correctives telles que la réutilisation d’eau ou l’emploi d’équipements économes, pour réduire l’impact du chantier sur la ressource en eau.

La gestion de l’eau sur un chantier de travaux publics (TP) est un levier important pour répondre aux enjeux de sobriété hydrique, de conformité réglementaire et de performance économique. Avant toute optimisation, il est nécessaire de recenser les usages de l’eau sur le chantier, d’en quantifier les volumes consommés, et d’analyser les pratiques en place. Cette fiche outil vise à accompagner les entreprises et à informer les maîtres d’œuvre dans cette démarche structurée.

 

Identifier les usages de l’eau à partir des documents du marché

La première étape consiste à recenser les postes consommateurs d’eau. Pour cela, il faut exploiter les documents techniques et contractuels du projet, notamment :

  • Les plans DCE, qui permettent d’identifier les zones de travaux humides ou poussiéreuses.
  • Le Cahier des Clauses Techniques Particulières, le Cahier des Charges Techniques Générales (CCTG) , le Décompte des Prix Globaux et Forfaitaires (DPGF)  ou le Bordereau des Prix Uniques (BPU), qui peuvent préciser les attendus du chantier en terme de compactage, d’arrosage, de curage, de nettoyage, etc… et les quantifient.
  • Les échanges avec le maître d’ouvrage ou les visites de site indispensables à la prise en compte des contraintes locales (voisinage, sol, climat, pollution…).

Des outils de référence tels que les fiches TP Demain « Les besoins en eau des chantiers de TP » ou « Les usages directs et indirects de l’eau sur chantier » permettent de dresser une check-list initiale des postes d’usage de l’eau, à adapter selon le contexte et  selon les besoins du chantier :

Estimer les volumes d’eau consommés par poste

Une fois les postes identifiés, il faut en quantifier les consommations. Cette évaluation repose sur :

  • Des ratios de consommation issus des retours d’expérience, de fabricants ou d’études sectorielles (Cerema, …),
  • Les caractéristiques du chantier : surface traitée, nature des sols, phasage, conditions climatiques,
  • Le type d’approvisionnement : eau potable, eau brute, eaux recyclées.

Exemples de ratios de consommation :

  • Arrosage anti-poussière : 0,5 à 1,5 L/m² par passage,
  • Compactage : 5 à 10 L/m² selon les matériaux,
  • Nettoyage d’engins : 50 à 150 L/jour/engin,
  • Base vie (sanitaires) : 50 à 80 L/personne/jour.

Ces données doivent être centralisées dans un tableau prévisionnel, qui servira de base pour le suivi des consommations réelles.

 

Comparer, analyser et proposer des pratiques économes

La comparaison des volumes prévisionnels et des consommations mesurées (lorsqu’un suivi est en place) permet d’identifier les postes les plus gourmands et les marges d’optimisation. Quelques pistes d’action concrètes :

  • Utilisation d’eaux alternatives (pluviales, eaux de curage, eaux de surface sous conditions),
  • Équipements hydro-économes : buses à débit réduit, arroseurs calibrés, systèmes de recyclage,
  • Planification précise des opérations (arrosage, lavage…),
  • Sensibilisation des opérateurs à l’importance d’une consommation raisonnée.

Des entreprises vont plus loin avec des indicateurs de performance hydrique chantier, intégrés à leurs systèmes QSE.

 

Conclusion

Une gestion efficace de l’eau sur chantier commence par une identification rigoureuse des usages et une estimation réaliste des volumes nécessaires. Cette démarche permet de mieux anticiper les besoins, de réduire les consommations superflues et d’améliorer l’empreinte hydrique globale du chantier. Elle constitue également une bonne pratique valorisable dans les réponses aux marchés publics et dans les bilans environnementaux.

Ont contribué à l’article :
Mélissa PLOUZANE Yannis Hagel
recommandé par tpdemain
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