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Réseaux humides

L’empreinte eau : définition

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A RETENIR
  • L’empreinte eau mesure la consommation totale d’eau douce nécessaire à la production des biens et services que nous utilisons, bien au-delà de l’eau potable consommée à domicile.
  • Elle se divise en trois composantes : l’eau bleue (prélevée des cours d’eau et nappes phréatiques), l’eau verte (eau de pluie utilisée par les plantes), et l’eau grise (eau nécessaire pour diluer les polluants).
  • Ce concept aide à sensibiliser sur l’importance de la gestion durable de l’eau et à prendre des décisions éclairées pour réduire notre impact hydrique.

Définition de l’empreinte eau

Nous avons souvent en tête une moyenne de consommation d’eau potable de 150 litres d’eau par jour et par habitant en France. Mais attention, ce chiffre ne comprend que l’eau potable que nous consommons réellement dans notre foyer pour nos divers usages du quotidien, à savoir la douche, les toilettes, le lave-vaisselle, la cuisine, la boisson, l’arrosage de notre jardin ou même le remplissage de la piscine. En réalité, cette consommation moyenne est bien loin de notre impact hydrique réel sur la planète. En effet, elle ne comprend pas la quantité d’eau qu’il a été nécessaire de consommer pour faire pousser ce que nous mangeons, fabriquer les vêtements que nous portons, construire les appareils que nous utilisons, etc. 

Deux nouveaux termes ont fait leur apparition ces 20 dernières années pour prendre conscience de cette consommation indirecte : il s’agit de l’empreinte eau, parfois aussi appelée eau virtuelle. 

L’empreinte eau est un indicateur de la consommation d’eau douce associée à un produit, un service ou une activité. Elle permet de mesurer la quantité totale d’eau utilisée pour produire les biens et services consommés par un individu, une communauté ou une entreprise. Ce concept a été développé par Arjen Hoekstra, professeur de gestion hydrique à l’université de Twente (Pays-Bas) en 2002, pour l’UNESCO, visant à sensibiliser sur l’importance de la gestion durable des ressources en eau.

Elle représente environ 20 % de l’eau consommée dans le monde. Il s’agit d’eau échangée entre pays sous forme de produits agricoles ou industriels. Elle peut être  qualifiée de virtuelle car elle n’est pas réellement importée ou exportée sous forme d’eau et donc pas visible en tant que telle. 

L’empreinte eau mesure tous les impacts liés à la consommation et à la pollution de l’eau, en tenant compte de l’ensemble du cycle de vie.

 

Composantes de l’empreinte eau

L’empreinte eau est généralement divisée en trois composantes principales, selon Water Footprint Network, une organisation créée en 2008 pour promouvoir le concept d’empreinte eau :

  1. Empreinte eau bleue :
    • Il s’agit de l’eau de surface ou souterraine consommée lors de la production d’un bien ou service. Cette eau est prélevée dans les cours d’eau, lacs ou nappes phréatiques et est ensuite évaporée, incorporée dans le produit ou transportée dans un autre bassin versant.
    • Exemples : irrigation des cultures, consommation d’eau dans les processus industriels.
  2. Empreinte eau verte :
    • Elle représente l’eau de pluie stockée dans le sol et utilisée par les plantes. Cette composante est particulièrement importante pour les cultures pluviales et les forêts.
    • Exemples : cultures de céréales, production de fruits et légumes sans irrigation artificielle.
  3. Empreinte eau grise :
    • Elle correspond au volume d’eau nécessaire pour diluer les polluants afin de maintenir la qualité de l’eau à un niveau acceptable. Elle évalue la quantité d’eau requise pour assimiler les pollutions provenant des activités humaines.
    • Exemples : eaux usées industrielles, ruissellement agricole contenant des pesticides et des engrais.

Cette méthode de calcul fournit une estimation globale de l’utilisation d’eau, mais ne tient pas compte du stress hydrique local.

C’est pourquoi d’autres méthodes ont vu le jour ces dernières années, notamment la méthode AWARE (Available Water Remaining) qui prend en compte à la fois la rareté de l’eau et la pollution en combinant la quantité d’eau consommée, un facteur de stress hydrique local et l’impact des polluants émis. C’est cette méthode qui est désormais recommandée par l’Europe pour les calculs d’empreinte eau.

À noter que la norme ISO 14046 donne une définition de l’empreinte eau au niveau international.

Importance et utilisation de l’empreinte eau

L’empreinte eau est cruciale pour comprendre l’impact des activités humaines sur les ressources en eau. Elle aide à :

  • Prendre des décisions informées : Les entreprises et les gouvernements peuvent utiliser l’empreinte eau pour élaborer des stratégies de gestion durable de l’eau.
  • Sensibiliser le public : Informer les consommateurs de l’impact de leurs choix sur les ressources en eau peut encourager des comportements plus responsables.
  • Évaluer les risques : Les entreprises peuvent évaluer les risques liés à l’eau dans leur chaîne d’approvisionnement et adopter des pratiques plus durables.

Conclusion

L’empreinte eau est un outil précieux pour mesurer et gérer l’utilisation de l’eau douce dans nos sociétés. De toute évidence, avoir une vision global sur notre impact sur la ressource en eau est déjà une première étape vers la sobriété et peut permettre à chacun d’avoir les connaissances nécessaires pour faire les bons choix et cibler ses actions.

Ont contribué à l’article :
Mélissa PLOUZANE Yannis Hagel

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