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Réseaux humides

L’empreinte eau des produits de consommation courante

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A RETENIR
  • L’empreinte eau des produits de consommation courante mesure la quantité totale d’eau utilisée pour produire les biens que nous consommons quotidiennement, incluant les aliments et les articles non alimentaires.
  • Les produits d’origine animale ont une empreinte eau élevée en raison de l’eau nécessaire pour cultiver les aliments destinés aux animaux.
  • Les produits végétaux et textiles consomment également beaucoup d’eau, surtout pour l’irrigation des cultures.
  • La consommation d’eau pour les biens non alimentaires, comme les vêtements et les appareils électroniques, inclut l’eau pour cultiver les matières premières et pour les processus de fabrication.
  • Comprendre l’empreinte eau nous aide à adopter des choix de consommation plus responsables et à encourager des pratiques plus durables.

Introduction

L’empreinte eau des produits de consommation courante permet de mesurer la quantité totale d’eau douce utilisée pour produire les biens que nous consommons quotidiennement. Comprendre ces ordres de grandeur aide à prendre conscience de l’impact de nos choix de consommation sur les ressources en eau et à adopter des comportements plus responsables.

Les ordres de grandeur suivants sont calculés par la méthode du Water Footprint Network.

Empreinte eau des produits alimentaires

Les produits alimentaires ont des empreintes eau très variables selon leur type et leur mode de production. Voici quelques exemples illustratifs :

  • Viande de bœuf :
    • Empreinte eau : environ 15 400 L par kg de viande.
    • La production de bœuf nécessite de grandes quantités d’eau pour l’irrigation des cultures fourragères, l’abreuvement des animaux et le traitement de la viande.
  • Poulet :
    • Empreinte eau : environ 4 300 L par kg de viande.
    • Moins élevée que celle du bœuf, l’empreinte eau du poulet reste significative en raison de l’eau utilisée pour la production de grains et l’élevage.
  • Porc :
    • Empreinte eau : environ 6 000 L par kg de viande.
    • Inclut l’eau pour l’alimentation des porcs, leur abreuvement et les processus de transformation.
  • Céréales (blé) :
    • Empreinte eau : environ 1 800 L par kg de blé.
    • L’eau verte prédomine dans cette empreinte, utilisée principalement pour la croissance des cultures.
  • Riz :
    • Empreinte eau : environ 2 500 L par kg de riz.
    • La culture du riz est souvent irriguée, contribuant à une empreinte eau significative.
  • Lait :
    • Empreinte eau : environ 1 000 L par kg de lait.
    • L’eau est utilisée pour l’alimentation des vaches laitières et les processus de production laitière.
  • Fromage : 
    • Empreinte eau : environ 5000 L par kg de fromage.
    • La production de fromage inclut l’eau pour nourrir les vaches, la transformation du lait et l’affinage du fromage.
  • Œufs
    • Empreinte eau : environ 3340 L par kg d’œufs.
    • Comprend l’eau nécessaire à la production de grains pour nourrir les poules, ainsi que l’eau utilisée directement pour l’élevage des poules.
  • Chocolat
    • Empreinte eau : 17 000 L par kg de chocolat.
    • La production de chocolat nécessite beaucoup d’eau pour cultiver le cacao, ainsi que pour les processus de fermentation, de séchage, de torréfaction et de transformation du chocolat.

Pourquoi la production de viande a-t-elle un impact hydrique aussi important ? Qu’y a-t-il derrière ces 15 000 L d’eau nécessaires pour produire 1 kg de bœuf ?

Plus de 2 000 milliards de mètres cubes d’eau sont consommés chaque année dans le monde pour produire de la viande. Mais il ne s’agit pas là de l’eau nécessaire pour abreuver le bétail. La majeure partie de cette empreinte eau est liée au fourrage des animaux (principalement pour la culture de l’orge, du foin ou des légumineuses).

En effet, la consommation d’eau pour les produits d’origine animale se divise en deux catégories : 

  • la consommation directe via l’eau de service et d’abreuvage ;
  • la consommation indirecte via l’alimentation de l’animal.

La consommation d’eau directe d’abreuvage est relativement facile à mesurer, c’est moins le cas pour la consommation indirecte qui nécessite de déterminer, quels types et quantités d’aliments ont été consommés par le bovin et quelle est l’empreinte eau associée à chacune de ces cultures… 

Mais attention, l’empreinte eau de ces cultures peut énormément varier d’un pays à l’autre en fonction, notamment, du climat et des pratiques agricoles (type d’irrigation, etc.).

L’étude de Mekonnen et Hoekstra a mis en avant que l’énorme majorité de l’empreinte eau des produits animaux correspond à de l’eau verte, c’est-à-dire de l’eau de pluie. 

Il faut donc garder à l’esprit que le chiffre de 15 000 L n’est qu’une moyenne qui masque de grandes variations d’un élevage à l’autre et d’une région mondiale à une autre. Il en est de même pour tous les ordres de grandeur donnés dans cette fiche. 

D’autres méthodes de calcul d’empreinte eau plus complexes, comme la méthode AWARE, prennent en compte le stress hydrique et la pollution mais elles ne sont pas utilisées dans cette fiche. 

Empreinte eau des boissons

Les boissons courantes ont également des empreintes eau significatives, souvent en raison des ingrédients utilisés et des processus de production.

  • Café :
    • Empreinte eau : environ 140 L par tasse de café (125 ml). À ne pas confondre avec l’empreinte eau de la production d’1 kg de café torréfié qui a une empreinte eau d’environ 26 400 L.
    • L’eau est utilisée pour cultiver les plants de café, traiter les grains et préparer la boisson.
  • Thé :
    • Empreinte eau : environ 30 L par tasse de thé (200 ml). À ne pas confondre avec l’empreinte eau de la production d’1 kg de feuilles de thé qui a une empreinte eau d’environ 8 860 L.
    • Moins élevée que celle du café, mais toujours significative en raison de l’eau nécessaire pour la culture et le traitement des feuilles de thé.
  • Bière :
    • Empreinte eau : environ 75 L par verre de bière (250 ml).
    • Inclut l’eau pour la culture de l’orge et du houblon, ainsi que pour les processus de brassage.
  • Vin :
    • Empreinte eau : environ 120 L par verre de vin (125 ml).
    • Principalement utilisée pour l’irrigation des vignobles et la vinification.

Empreinte eau des produits non alimentaires

Les produits non alimentaires, tels que les vêtements et les technologies, ont également une empreinte eau notable.

  • T-shirt en coton :
    • Empreinte eau : environ 2 700 L par t-shirt.
    • La majorité de cette eau est utilisée pour irriguer les plantations de coton.
  • Jean :
    • Empreinte eau : environ 7 000 à 10 000 L par jean.
    • La production de coton et les processus de teinture et de finition consomment de grandes quantités d’eau.
  • Smartphone :
    • Empreinte eau : environ 12 760 L par smartphone.
    • Inclut l’eau nécessaire pour extraire et traiter les matériaux, ainsi que pour la fabrication des composants électroniques.

Vous trouverez ci-après un graphique récapitulatif de l’empreinte eau des produits de consommation courante en litres d’eau par kilogramme de produit fabriqué. 

 

Importance et implications

Connaître l’empreinte eau des produits de consommation courante est crucial pour :

  • Sensibiliser : Informer les consommateurs sur l’impact environnemental de leurs choix peut encourager des comportements plus responsables.
  • Réduire l’empreinte : Choisir des produits avec une empreinte eau plus faible contribue à la préservation des ressources en eau.
  • Innover : Stimuler le développement de technologies et de pratiques plus efficientes en eau.

Conclusion

L’empreinte eau des produits de consommation courante varie considérablement selon le type de produit et les méthodes de production. D’autres méthodes de calcul peuvent donner des résultats différents mais ce qui importe le plus est la prise de conscience de notre impact hydrique et la comparaison des produits entre eux.  En prenant conscience de ces ordres de grandeur, nous pouvons adopter des choix de consommation plus durables et réduire notre impact sur les ressources en eau.

Ont contribué à l’article :
Mélissa PLOUZANE Yannis Hagel
recommandé par tpdemain
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