- Face à la raréfaction des ressources en eau, le secteur du BTP doit adopter des solutions durables.
- Le réusage de l’eau sans traitement permet de réduire la consommation d’eau potable, de limiter les coûts et d’améliorer l’impact environnemental des chantiers.
- De nombreuses solutions existent, allant de la récupération des eaux de pluie à la réutilisation des eaux de rinçage ou de pompage.
- Toutefois, ces pratiques doivent respecter la réglementation en vigueur et s’accompagner de mesures organisationnelles et techniques pour maximiser leur efficacité.
Dans un contexte de tension croissante sur les ressources en eau, le secteur du BTP est particulièrement concerné par la nécessité de réduire sa consommation. En effet, les chantiers consomment une quantité significative d’eau pour des usages divers : nettoyage des équipements, arrosage des pistes, lutte contre les poussières, etc. Le réusage de l’eau sans traitement offre une opportunité immédiate et accessible pour limiter cet impact. Cette approche repose sur le détournement d’eaux déjà utilisées ou collectées sur site afin de leur donner une seconde vie, sans passer par des étapes coûteuses de traitement.
Enjeux et bénéfices du réusage de l’eau
Le réusage de l’eau sans traitement sur chantier répond à plusieurs enjeux clés :
- La réduction de la consommation d’eau potable : en substituant une part de l’eau potable par des eaux de récupération, on limite la pression sur les ressources locales.
- La réduction des coûts : l’achat d’eau potable ou son acheminement sur le chantier peut représenter un coût important selon les contraintes du chantier. Réutiliser l’eau peut permettre de diminuer ces dépenses.
- L’amélioration de l’empreinte environnementale : en favorisant une gestion circulaire des ressources, on réduit les prélèvements dans les milieux naturels, ce qui contribue à préserver la biodiversité et les écosystèmes aquatiques.
Exemples de réusage sur chantier
Le réusage de l’eau sans traitement peut être mis en œuvre de multiples façons, en fonction des spécificités du chantier et notamment des besoins en eau non traitée sur le chantier :
- La récupération des eaux de pluie : les eaux collectées sur les toitures ou dans les zones de stockage peuvent être utilisées directement pour le nettoyage des engins ou l’arrosage des pistes.
- Le réusage des eaux de rinçage : l’eau employée pour nettoyer les équipements, comme les véhicules ou les outils, peut servir à d’autres usages, tels que le contrôle des poussières sur les voies de circulation.
- La récupération des eaux issues des pompages : les chantiers nécessitant des rabattages de nappes peuvent réutiliser l’eau extraite lors des opérations de pompage pour des usages non sensibles sous réserve d’une qualité acceptable (MES notamment).
Réglementation en vigueur
En France, le réusage de l’eau sur chantier doit respecter plusieurs cadres réglementaires pour garantir la sécurité des opérateurs et réduire les risques environnementaux :
- Le Code de l’environnement : il impose une gestion raisonnée des ressources en eau et limite les prélèvements abusifs dans les milieux naturels.
- Les normes sanitaires : toute réutilisation d’eau doit suivre des règles strictes (Code du travail, Code de la santé publique) pour éviter les contaminations, notamment si les opérateurs sont en contact direct avec cette eau.
- Les autorisations locales : certains projets requièrent des déclarations ou des autorisations spécifiques auprès des autorités locales, surtout si le réusage peut avoir un impact sur les nappes phréatiques ou les réseaux d’eau.
Bonnes pratiques pour une mise en œuvre efficace
Pour intégrer le réusage de l’eau sans traitement sur un chantier, voici quelques recommandations pratiques :
- Identifier les sources potentielles d’eau réutilisable : réaliser un diagnostic préalable pour repérer les points de collecte d’eau (pluie, rinçage, pompage, etc.). (voir fiche Les effluents des chantier de TP)
- Adapter les usages à la qualité de l’eau : par exemple, réserver l’eau de pluie pour l’arrosage des pistes et l’eau de rinçage pour des tâches moins sensibles. Cette eau doit donc être caractérisée en amont pour connaître l’usage auquel elle peut être affectée. (voir fiche Les usages directs et indirects de l’eau sur chantier)
- Former les équipes : sensibiliser les conducteurs de travaux et opérateurs aux bonnes pratiques de gestion de l’eau, aux enjeux environnementaux et à la réglementation. (voir fiche Sensibiliser son entreprise à la gestion de l’eau sur chantier)
- Installer des équipements de collecte adaptés : prévoir des bacs de rétention, des cuves de stockage et des systèmes de pompage dimensionnés au besoin de l’usage identifié pour optimiser le réusage.
- Suivre et mesurer les résultats : mettre en place un suivi des volumes d’eau réutilisés pour évaluer les bénéfices économiques et environnementaux de la démarche.

Réusage de l’eau sans traitement : les bonnes pratiques
Conclusion
Le réusage de l’eau sans traitement constitue une solution simple et rapide à déployer pour réduire l’empreinte environnementale des chantiers. En favorisant une gestion plus circulaire et responsable de l’eau, cette pratique répond aux défis actuels liés à la raréfaction des ressources et à la lutte contre le gaspillage.
Sources :
- Institut national de l’économie circulaire
- FNTP – Étude sur les chantiers économes en eau
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