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Réseaux humides

L’empreinte eau des métiers de travaux publics

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A RETENIR
  • L’empreinte eau des travaux publics inclut l’ensemble des consommations d’eau directes et indirectes nécessaires à la production des matériaux, aux opérations de chantier et à l’entretien des infrastructures.
  • Cette empreinte se manifeste aussi par des impacts indirects sur les écosystèmes aquatiques, notamment par l’érosion des sols et la pollution des cours d’eau. Les travaux publics, en puisant dans les ressources en eau, peuvent affecter la disponibilité pour les communautés locales et altérer les écosystèmes.
  • Pour limiter ces effets, il est essentiel de mieux comprendre et gérer cette empreinte eau afin de concilier le développement des infrastructures avec la préservation des ressources en eau.

Introduction

Les travaux publics (TP) représentent un secteur aux multiples impacts environnementaux, dont l’empreinte eau est particulièrement significative. Au-delà des besoins immédiats des chantiers, cette empreinte englobe l’ensemble des consommations d’eau directes et indirectes liées aux projets de construction d’infrastructures comme les routes, ponts, tunnels et bâtiments. Apprécier l’empreinte eau des TP nécessite une vision d’ensemble, prenant en compte les différents éléments qui influencent cette empreinte, ainsi que les effets de cette consommation sur les écosystèmes et les ressources hydriques locales.

 

Définition et enjeux de l’empreinte eau dans les travaux publics

L’empreinte eau des travaux publics est définie par la quantité totale d’eau douce utilisée tout au long du cycle de vie des projets de construction, y compris les phases de production des matériaux, d’exécution des travaux et d’entretien des infrastructures. Cette empreinte se répartit entre l’eau bleue (prélevée directement dans les nappes phréatiques ou cours d’eau), l’eau grise (eau nécessaire pour diluer et traiter les pollutions générées), et l’eau verte (eau de pluie utilisée par les écosystèmes naturels impactés par les travaux). 

Les principaux enjeux de cette empreinte eau concernent la pression exercée sur les ressources hydriques locales et les impacts environnementaux et sociaux associés. La gestion de cette empreinte devient d’autant plus cruciale dans un contexte de changement climatique où les ressources en eau sont de plus en plus fragilisées. 

Il existe plusieurs méthodes de calcul de l’empreinte eau comme détaillé dans la fiche : L’empreinte eau des produits de consommation courante. C’est la méthode AWARE qui est désormais recommandée au niveau européen.

 

Facteurs contribuant à l’empreinte eau des travaux publics

L’empreinte eau des TP est influencée par plusieurs facteurs qui varient selon la nature, l’échelle et les spécificités des projets :

  • Production des matériaux de construction : la fabrication des matériaux tels que le béton, l’acier et l’asphalte consomme d’importants volumes d’eau. Chaque matériau a une empreinte eau spécifique, notamment en fonction des procédés industriels et des traitements requis. La production de ciment, par exemple, est particulièrement consommatrice d’eau et contribue significativement à l’empreinte eau globale des projets de TP.

  • Préparation et gestion des chantiers : les chantiers de TP consomment de l’eau pour des opérations telles que l’arrosage des sols, le lavage des équipements et la réduction des poussières. Ces usages peuvent s’intensifier en fonction des conditions climatiques et de la taille du projet, augmentant ainsi l’empreinte eau liée à la gestion des chantiers.

  • Impact indirect sur les écosystèmes aquatiques : au-delà de la consommation directe, les chantiers de TP peuvent également perturber les écosystèmes aquatiques. La construction d’infrastructures peut modifier les flux hydrologiques naturels et affecter les milieux aquatiques. Les sédiments et les polluants issus des chantiers peuvent aussi dégrader la qualité des eaux environnantes, nécessitant des volumes d’eau supplémentaires pour diluer ou traiter ces contaminations.

 

Conséquences environnementales et sociétales de l’empreinte eau des TP

L’empreinte eau des travaux publics a des répercussions directes sur les écosystèmes naturels, mais aussi sur les communautés humaines locales. Sur le plan environnemental, une utilisation intensive de l’eau peut compromettre la santé des écosystèmes en réduisant la disponibilité en eau pour les milieux naturels et en perturbant la faune et la flore. Les sols, privés de leur couverture végétale, deviennent plus vulnérables à l’érosion, et les sédiments polluants peuvent s’accumuler dans les cours d’eau et les zones humides, menaçant ainsi la biodiversité aquatique et terrestre.

Sur le plan sociétal, la demande accrue en eau pour les travaux publics peut entrer en concurrence avec les besoins en eau des populations locales, particulièrement dans les régions où les ressources hydriques sont limitées. 

 

Conclusion

L’empreinte eau des travaux publics représente un enjeu majeur pour la préservation des ressources en eau et des écosystèmes. En raison des multiples facteurs qui influencent cette empreinte, une approche intégrée et responsable est nécessaire pour évaluer et gérer les impacts des chantiers sur l’eau. La prise de conscience de cette empreinte dans les projets de TP permet d’ouvrir la voie vers des pratiques plus durables et respectueuses des ressources en eau, essentielles pour concilier développement et préservation environnementale.

Ont contribué à l’article :
Mélissa PLOUZANE Yannis Hagel
recommandé par tpdemain
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