Communiquer sur la gestion de l’eau sur chantier

Communiquer pour améliorer l’exécution des chantiers

La stratégie RSE, responsabilité sociétale des entreprises de TP vise à résoudre les multiples défis de l’aménagement et de permettre à la filière d’apporter sa contribution à l’échelle de la société en répondant aux exigences des clients, de l’administration et de la population. Pour ce faire, les entreprises de BTP doivent se doter d’une stratégie de communication et la traduire en plan d’actions opérationnelles en interne et en externe.

L’exécution d’un chantier fait intervenir de multiples acteurs qui doivent être intégrés le plus en amont possible dans la stratégie de communication. Cette démarche facilite l’implication de toutes les parties prenantes, favorise l’acceptabilité des bonnes pratiques environnementales par l’ensemble des salariés et permet de valoriser les actions mises en place et l’image de marque de chaque chantier. 

Une communication efficace permet :  

• De limiter les risques pour le personnel et l’environnement,
• D’augmenter le niveau de sécurité,
• D’anticiper et éviter une baisse de la productivité, un ralentissement voir un arrêt des opérations,
• D’éviter les erreurs techniques, les problèmes de qualité et de non-conformité environnementale,
• De valoriser les bonnes pratiques de l’entreprise auprès des clients et du public.

En interne : un plan de communication de chantier efficace

La communication interne se définit comme l’ensemble des actions de communication destinées aux salariés d’une entreprise ou d’une organisation. Elle vise à informer les salariés sur la stratégie et le projet de l’entreprise et à motiver les salariés en stimulant leur implication, leur appartenance à l’entreprise et plus collectivement en donnant du sens à leur mission. Sur un plan opérationnel, la communication interne sur la gestion de l’eau permet d’informer et de former aux bonnes pratiques en phase exécution. 

Dans le secteur du BTP une communication efficace demande de prendre en compte la diversité des corps de métiers, avec pour chacun des langages techniques différents, des niveaux de compréhension et de formation hétérogènes, voire une barrière linguistique. De plus, l’environnement de travail est souvent peu propice à une bonne communication : bruit, chantiers multi-sites, rotation d’équipes et turnover des opérateurs soulèvent la question du bon transfert de l’information. Tout dysfonctionnement dans la chaîne de communication sur un chantier peut ainsi avoir des répercussions sur la bonne exécution des opérations.

Un plan de communication de chantier efficace nécessite de recenser l’ensemble des intervenants et partenaires et d’identifier les tâches incombant à chacun : 

• Quel est le rôle joué par chaque membre de l’équipe ?
• Qui communique avec qui et sur quel sujet ? 
• Quelles sont les entreprises sous-traitantes et comment fonctionnent-elles ? À quel moment du chantier vont-elles intervenir ? Quels sont les besoins en communication et sensibilisation sur les bonnes pratiques ? Il est essentiel de s’assurer du respect des bonnes pratiques en matière de préservation des ressources en eau des milieux aquatiques par les entreprises sous-traitantes et leurs employés. En cas de non conformité la responsabilité du mandataire est engagée.

Exemple de mauvaise gestion des rejets et des déchets sur un chantier de construction.
Un échange entre la collectivité gestionnaire des rivières et le chef de chantier a permis une mise en conformité en quelques jours.

Plusieurs outils peuvent être utilisés pour bien communiquer sur les chantiers : 

• Réunion préparatoire en début de phase,
• Quart d’heure sécurité dédié aux économies d’eau, aux risques de dégradation des milieux aquatiques et de pollution environnementales,
• Réunions périodiques selon les besoins et enjeux liés aux différentes phases du chantier, par exemple gestion des effluents rejetés au milieu naturel,
• Brochure d’information : ce document de synthèse rassemble et formalise les informations informations essentielles dans une brochure : contexte du projet, zones sensibles, consignes de sécurité, consignes en matière de de gestion des déchets et rejets, bonnes pratiques pour protéger les milieux aquatiques,
• Signalétique adaptée à destination des ouvriers, des livreurs ou des visiteurs : plans de situation, d’installation de chantier, de circulation permettant d’identifier clairement les zones de stockage des produits dangereux, les dispositifs de collecte et de traitement des effluents, les zones tampons, les barrières pour limiter les rejets de sédiments, 
• Fiche de suivi de chantier permettant de recenser pour chaque phase les consommations, le suivi des rejets, etc. 

Il est également possible de mettre en place une boîte à idées pour recueillir les suggestions des intervenants.

En externe : identifier les cibles, utiliser les bons canaux et adapter les messages

La communication externe est un facteur essentiel pour le succès et la viabilité d’une entreprise. Sa politique RSE structure son image de marque. La communication externe englobe toutes les interactions qu’une entreprise entretient avec les clients, les fournisseurs, les partenaires, les médias ou encore le grand public. Les TP entraînent inévitablement des nuisances pour les riverains, voire les usagers de l’espace public au sens large. La communication externe vise à établir et maintenir une bonne réputation, renforcer la notoriété de la marque, prévenir les critiques et garantir une relation de confiance. Elle permet de mettre en avant les engagements pris par l’entreprise concernant la protection de l’environnement.

• La communication directe sur site

L’affichage avec des palissades ou des bâches de grandes dimensions vise à informer directement les riverains sur les points essentiels du chantier et de valoriser l’image de l’entreprise. Pour concevoir des visuels efficaces, l’entreprise doit sélectionner les informations les plus pertinentes et intégrer des illustrations pédagogiques en plus des logos des différentes sociétés. Ces supports doivent également mentionner les coordonnées d’un contact. 

• Les visites de chantier

Pour les maîtres d’œuvre, les visites de chantier sont l’occasion de contrôler la conformité des travaux avec les conducteurs de travaux. Pointer une non-conformité avec un simple coup de fil téléphonique ne suffit pas : il faut être pédagogue et expliquer ce qui ne correspond pas au personnel exécutant afin d’identifier s’il s’agit d’une mauvaise interprétation ou d’une négligence. Une communication sur un chantier de TP exige de formuler des messages constructifs et détaillés pour chaque intervention nécessaire. Il ne suffit pas de constater verbalement les choses : conserver une trace écrite permet d’éviter les litiges.

• La communication par les outils digitaux

Les canaux sont multiples en constante évolution : sites internet, réseaux sociaux, newsletter. L’utilisation d’images et de vidéos illustrant vos bonnes pratiques environnementales sur les chantiers rendra votre communication efficace et captivante . Interactif et dynamique, le timelapse permet de rendre compte au plus grand nombre des avancées du chantier depuis son commencement.

• La communication active auprès du public

Une lettre d’information adressée aux riverains avant le commencement puis à la fin des travaux permet d’informer le public sur les données essentielles du projet (contexte, horaires, personne à contacter, nuisances, etc). Le chantier peut aussi être rendu visible depuis l’extérieur en disposant, par exemple, des palissades ajourées ou en créant un point d’observation. Des actions de communication comme des réunions publiques avec les porteurs de projet ou des visites de chantier sont fortement appréciées et témoignent de votre souci d’informer en toute transparence.

• Communiquer avec les acteurs locaux

Les acteurs locaux comme les municipalités et les intercommunalités en charge de l’eau potable, de l’assainissement, de la voirie ou de la gestion des milieux aquatiques sont des partenaires indispensables. Leurs outils de communication institutionnelle sont de bons canaux pour diffuser des informations relatives au chantier : affichage municipal, flyers et brochures, articles dans les bulletins des collectivités, sites internet, réseaux sociaux. Inviter le maire et/ou la direction de la communication de la ville à l’inauguration du chantier et à sa réception est fortement apprécié. Les commerçants de quartiers, les associations ou collectifs locaux peuvent aussi être de bons relais au niveau local.

Pour conclure

Une communication sur un chantier se doit d’être fluide et collaborative : les informations doivent s’échanger rapidement, vers les bons interlocuteurs et par les bons canaux, afin de respecter les bonnes pratiques de gestion de l’eau et de résoudre les problèmes rapidement. 

En d’autres termes, la communication sur les chantiers doit être efficace, transparente et source de confiance. En interne comme en externe un échange continu sur l’état et les bonnes pratiques du chantier est bien plus performant que des réunions longues et indigestes. Prendre le temps pour être à l’écoute des salariés, des sous-traitants, des administrations et des riverains permet d’engager le dialogue et d’améliorer la conduite environnementale des chantiers. L’image des entreprises de TP en sera fortement valorisée.

Pour aller plus loin : 

• TP demain, Les trois types de communication
  
• TP demain, la communication et le cadre de travail
• Fédération Française du Bâtiment, Mieux communiquer avec le chantier grâce aux messageries instantanées
  
• Batiweb, Le manque de communication, sources de difficultés sur les chantiers