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Réseaux humides

Les réseaux d’eaux usées

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A RETENIR
  • Les réseaux d’eaux usées ou d’assainissement collectent et acheminent les eaux usées.
  • Les réseaux d’assainissement unitaires collectent sans distinction eaux domestiques et eaux pluviales.
  • Les réseaux d’assainissement séparatifs recueillent d’un côté les eaux domestiques et d’un autre les eaux pluviales.

Loi sur l'eau et gestion des réseaux d'eaux usées

Sujet transition écologique

La loi sur l’eau impose une gestion stricte des réseaux d’eaux usées pour protéger les milieux aquatiques et prévenir les pollutions, tout en responsabilisant les gestionnaires via le principe du pollueur payeur. Elle encadre la collecte, le traitement et le rejet des eaux usées afin de limiter leur impact sur les écosystèmes. Les gestionnaires doivent garantir un traitement conforme aux normes pour éviter toute contamination des rivières, lacs et nappes phréatiques.

De quoi parle-t-on quand on parle d’eaux usées ?

Toutes les activités humaines, domestiques, industrielles, artisanales, agricoles, produisent des eaux usées.
Ces dernières se classifient en trois grandes catégories :

  • eaux domestiques
  • eaux pluviales et de ruissellement
  • eaux résiduelles industrielles

 

  • Eaux domestiques: Chaque personne en France produit chaque jour de 100 à 400 litres d’eau souillée par les activités domestiques. Ces eaux usées sont composées des : eaux ménagères (eaux grises) collectées via les évier, les lavabos, les douches, les lave-linges, les lave-vaisselles, etc. Ces eaux sont chargées de détergents, de graisses, de débris organiques, etc., et d’eaux vannes collectées dans les toilettes et composées de papier et de matières fécales.
  • Eaux pluviales et de ruissellement: Ces eaux sont récupérées par les toitures et les exutoires de voirie. En fonction de la composition de l’atmosphère, ces eaux de pluie peuvent être chargées d’impuretés issues des fumées industrielles, de particules de charbon. Cette pollution peut donner lieu à des pluies acides. Lors du ruissellement sur les bâtiments et le sol, la pluie emporte avec elle les résidus déposés sur les toitures et les chaussées : carburants, bactéries, micro particules.
  • Eaux résiduelles industrielles: D’une industrie à une autre, les eaux rejetées par les activités sont de composition très variable. En plus des matières organiques, elles peuvent contenir des produits toxiques comme des solvants, des métaux lourds, des débris organiques, ou des bactéries. Selon leur provenance et leur toxicité, les eaux résiduelles industrielles peuvent être pré-traitées ou pré-traitées et dépolluées par l’industrie avant d’être rejetées dans le réseau collectif.

Qu’est-ce qu’un réseau unitaire ?

Appelé tout-à-l’égout, le réseau unitaire recueille dans la même canalisation :

  • les eaux usées
  • les eaux pluviales

 

Un réseau unitaire est composé d’un :

  • déversoir d’orage. Mis en place à la sortie d’une zone d’assainissement, c’est un ouvrage enterré qui permet en cas de fortes pluies de réguler le débit des eaux absorbées par le réseau, et de rejeter le surplus directement dans le milieu naturel, ou dans un bassin d’orage.
  • bassin d’orage. Placé en amont des stations d’épuration, il permet par décantation d’envoyer les eaux les plus polluées vers la station d’épuration, et de rejeter les eaux de surface dans le milieu naturel.

 

Qu’est-ce qu’un réseau séparatif ?

Un réseau séparatif dissocie :

  • les eaux usées
  • les eaux pluviales

Ces eaux sont collectées par deux systèmes distincts.
Le réseau séparatif présente l’avantage de traiter uniquement les eaux usées dans la station d’épuration en évitant de la saturer en cas de fortes pluviométries. Il nécessite en outre des sections de canalisations moins importantes, donc plus faciles à mettre en œuvre. C’est le réseau le plus couramment installé désormais.

 

Qu’est-ce qu’un réseau mixte ?

Un réseau mixte se compose à la fois d’un :

  • réseau unitaire
  • réseau séparatif

Ainsi, une partie du réseau est unitaire (en général la plus ancienne) et une partie séparatif. Le système fonctionne à l’aide de vannes permettant de transférer une partie des eaux de pluies vers le réseau d’eaux usées pour y être traitées.

Pourquoi est-il intéressant de traiter les eaux pluviales ?

Les eaux pluviales, en ruisselant sur les chaussées, véhiculent de nombreux alluvions polluants tels des gaz d’échappement, des suies, des poussières diverses, des produits chimiques, des bactéries… qui, sans traitement, vont être rejetés directement dans le milieu naturel sans aucune filtration. En traitant les eaux pluviales on évite ainsi de propager de nombreuses pollutions.

Quels sont les types de canalisations utilisées dans les réseaux d’eaux usées ?

Différents types de canalisations (appelées également « conduites ») sont utilisés pour installer les réseaux d’eaux usées :

  • fonte grise et fonte ductile
  • béton
  • PVC
  • grès
  • amiante ciment
  • autre (PEHD, PRV, ouvrage ayant été réhabilité par chemisage polymérisé en place)

 

Quelles sont les particularités des réseaux d’eaux usées ?

On retrouve sur ce type de réseaux des :

  • chambres et regards d’accès
  • ouvrages de grande dimension (dessableur, déversoir d’orage, etc.) dont certains en lien direct avec le milieu naturel (rivières, lacs, etc.)
  • ventouses, clapets, vidanges, installés principalement sur les conduites de refoulement
  • dispositifs anti-bélier
  • installations de pompage et de comptage
  • butées (d’appui ou en traction latérale) installées sur les conduites de refoulement, un à deux branchements par riverain (EU et EP) sur les ouvrages de collecte
  • un maillage faible, voire inexistant
  • la présence possible de réseaux tiers dans le réseau d’assainissement : dans ce cas le réseau d’assainissement sert de galerie pour les réseaux d’eau, de fibres, de produits chimiques, etc.

Quelles sont les précautions à prendre avant d’aborder un réseau d’assainissement ?

Il ne faut jamais pénétrer dans un réseau d’assainissement sans l’autorisation de l’exploitant (y compris dans les regards d’accès), et alerter l’exploitant en cas d’endommagement.
Il existe plusieurs risques afférents aux réseaux d’assainissement qu’il est impératif de prendre en compte avant d’entreprendre des travaux :

  • présence possible de gaz toxiques mortels et/ou explosifs,
  • liquides et matières souillées susceptibles d’engendrer des infections et des maladies graves,
  • risques d’arrivée massive et imprévue d’effluents,
  • risques d’effondrement important, compte tenu de la section et de la profondeur de certains collecteurs,
  • risques de pollution de l’environnement,
  • propagation possible (débordement) chez les riverains et sur le domaine public en cas d’obstruction, même partielle, de l’ouvrage engendrant un risque sanitaire important,
  • risque de pollution du réseau et des boues en station d’épuration, conduisant à une pollution du milieu naturel ou à des surcoûts très importants pour la collectivité.

aujourd'hui et demainsur les territoires

  • Bordeaux Métropole : Gestion en temps réel des eaux pluviales grâce au système RAMSES qui réduit les risques d’inondation et protège la Garonne des débordements.
  • Métropole Grand Lyon : Infiltration naturelle des eaux pluviales, réduction des inondations et recharge des nappes phréatiques via une stratégie « Ville perméable ».
  • Strasbourg : Récupération des boues dans les stations d’épuration pour produire localement du biogaz et alimenter une partie de la ville.

  • Directive Cadre sur l’Eau (DCE, 2000/60/CE) : Cadre européen pour la gestion et la protection des ressources en eau, visant à prévenir la dégradation des écosystèmes aquatiques, réduire la pollution et promouvoir l’utilisation durable de l’eau.
  • Accord de Paris (COP21) : Accord international de 2015 visant à limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, via la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
  • Publications du GIEC (IPCC) : Rapports de référence sur les impacts du changement climatique et les stratégies de réduction des émissions.
Ont contribué à l’article :
Charles AIVAR Frédéric BUTTET Franck Castel
Images: iMark/Twenty20; Guillaume Magnaudet/EGLEFOR; Christina corso/
Twenty20; Claire Pinto Real/EGLEFOR; Musicaline/Wikimedia Commons; 
photo_cat/ShutterStock; Mr.1/ShutterStock; Cjp24/Wikimedia Commons; 
Waithaya Stock/ShutterStock; Kamolwan Aimpong paitoon/ShutterStock; 
Tesamoll/Wikimedia Commons. 
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